Pur hasard, mais juste après avoir lu Les Exportés de Sonia Devillers, je tombe en bibliothèque sur La Mémoire délavée de Natacha Appanah, cette écrivaine mauricienne dont on dit grand bien depuis un certain temps et que je n'avais pas encore lue.
Comme dans Les Exportés il s'agit d'une histoire familiale, qui s'inscrit dans une histoire d'immigration. Les lieux, les moments, sont différents, mais il s'agit toujours de retrouver dans quelles conditions s'est effectué cette translation d'un pays à l'autre et l'impact que ce déracinement a eu sur les générations qui l'ont vécu et même au delà. Parce qu'une histoire familiale ainsi bouleversée n'est jamais claire pour ceux qui viennent après; elle est pleine de non-dits, de fausses-pistes, un flou dont certains s'accommodent, mais que d'autres cherchent au contraire à élucider.
Dans une langue souvent lyrique, voire poétique, avec beaucoup de tendresse Nathacha Appanah raconte l'enfance, mais aussi la vieillesse, raconte comment les "engagés", ces coolies venus d'Inde pour travailler dans les plantations de l'île Maurice se sont adaptés, se sont soumis aux conditions imposées par les propriétaires. Parce que l'histoire familiale est aussi une histoire sociale. Une histoire qui ramène forcément le lecteur au présent.
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