L'histoire d'un club de motards dans l'Amérique des années 60, un sujet a priori bien loin de mes centres d'intérêt. Quoi que ... la fin des années 60, dans une petite ville du Middle-West... va pour Bikeriders de Jeff Nichols dont j'avais déjà eu l'occasion d'apprécier certains films (Mud, Loving ...). Et je n'ai pas été déçue, loin de là.
D'abord l'histoire s'appuie sur un livre, celui de Danny Lyon qui en 1968 publie un livre de photos sur un club de motards de Chicago. Intégrer dans le film le personnage du photographe permet au réalisateur de scruter de plus près les personnages qui se livrent facilement à celui qui écoute autant qu'il observe. C'est d'ailleurs le plus souvent à travers le regard de Kathy, le personnage féminin, parfaite "housewife" et grande amoureuse que progresse le film. Un personnage féminin, bien ancrée dans la réalité, qui permet de contrebalancer l'univers excessivement viril des motards et de leurs machines : vitesse, alcool, violence mais aussi solidarité, amitié. Car Jeff Nichols prend soin de montrer ce qui unit ces hommes. Plus que le goût de la mécanique il y a le besoin de fuir une réalité terne et morne et de se donner l'illusion de la liberté, à travers une structure finalement très codifiée. Et c'est sans doute un des aspects les plus intéressants du film : Johnny, chef "naturel" du groupe a senti la nécessité de créer un club, de lui donner des règles à la fois pour souder le groupe et éviter un développement anarchique. Mais les "chapitres" se multiplient à travers le pays et peu à peu la maîtrise du club lui échappe. Dès lors on ne parle plus de "club", mais de "gangs". Fin d'une époque. Fin d'un mythe.
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