13 juin 2024

Lorina Balteanu, Cette corde qui m'attache a la terre

Un roman traduit du roumain annonce la couverture. Mais est-ce vraiment un roman ? Sans doute,  puisque l'éditeur le dit, mais ce pourrait aussi bien être un journal, un récit autobiographique, bien que la voix qui dit "je" au début du roman soit celle d'un nouveau-né que l'on voit peu à peu s'ouvrir au monde, grandir, apprendre, faire la connaissance de sa famille, de son village... un univers qu'elle trouve bien vite très limité. Dans la Moldavie soviétique, les traditions, les superstitions du monde d'hier pèsent aussi lourd que les injonctions d'un régime qui ne connaît pas le mot liberté. Alors forcément, la petite fille  bientôt adolescente n'a qu'une envie : partir. "Je voudrais tellement partir que je serais d'accord pour naître encore une fois."

Le livre de Lorina Balteanu est un livre d'une grande sensibilité, d'une grande tendresse, d'une grande drôlerie aussi. On s'attache à cette petite fille délurée, qui sait si bien observer la nature, les animaux, mais aussi les humains et leurs façons de faire, leurs ridicules ou, plus rarement, leur grandeur. Et c'est à travers son regard naïf et sincère que l'on devine, à peine esquissé, l'arrière-plan historique. Rude et contraint. 

Cette corde qui l'attache à la terre finalement ressemble bien peu à un roman avec un début et une fin, mais il est plein de péripéties, d'anecdotes ou de grands événements. Appelez-le comme vous voulez, récit, chronique... en tout cas, il parle joliment de cette terre de Moldavie et de ses habitants. Et d'une petite fille qui n'a qu'une envie, partir dans le vaste monde !

 


 


 

 


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