Un film à la Ken Loach annonçait la critique. Oui, mais en beaucoup plus âpre. Une histoire à trois étages qui se passe au Québec, mais qui, on le comprend vite, se passe également ailleurs. Ici. N'importe où.
Commençons par le "haut", avec un directeur ? président ? Qu'importe son titre, puisqu' il est de toute façon invisible et que sa seule préoccupation est la rentabilité pour répondre aux attentes des investisseurs. Il met la pression sur son directeur d'usine dont le poste est en jeu puisque le premier menace de fermer l'usine. Stéphane (le directeur) n'a d'autre solution que de mettre à son tour la pression sur les travailleurs guatémaltèques, une main d'oeuvre "importée" parce que bon-marché et corvéable à merci. La démonstration des méfaits du capitalisme, peut paraître un peu facile, mais le réalisateur Pier-Philippe Chevigny est assez habile pour introduire un personnage "dissident", en l'occurrence Ariane, chargée de traduire et donc de servir d'intermédiaire entre le directeur et les ouvriers. Elle est elle-même aux abois, parce que couverte de dettes et la nécessité de garder son emploi interfère avec l'empathie qu'elle éprouve pour les ouvriers.
La trame de ce film est simple, mais les personnages eux sont complexes et ce n'est qu'au fil du scenario que l'on découvre tous les tenants et aboutissants de la situation. Un bon film "de gauche" ? Peut-être pas, mais un film humaniste certainement.
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