28 septembre 2016

Comancheria

Je me suis régalée et j'ai tout aimé dans ce film ; la photo, les personnages, les dialogues.... tout !

Les grandes plaines du Texas (bien que le film ait été tourné au Nouveau-Mexique mais dans cette région des Etats-Unis les paysages plats et vastes, les immenses étendues d'herbes desséchées se ressemblent.) La pauvreté aussi, car le temps des éleveurs et des grands troupeaux s'est achevée depuis longtemps et les villes ont un air d'abandon qui ne trompe pas.

Sur ce territoire qui fut autrefois Comanche, il n'y a pas d'avenir pour ceux que la vie a bousculés, comme ces deux frères, Toby et Tanner : l'un sort tout juste de prison, l'autre est divorcé, couvert de dettes, et risqe de perdre sa terre, hypothéquée par les banques. Car c'est là le grand sujet du film : comment les petites gens peuvent-ils se défendre contre les banquiers, ces rapaces en complet veston  ! Et l'on a trop à s'en plaindre actuellement pour ne pas sympathiser avec ceux qui cherchent à se venger. 


En face de Toby et Tanner, un vieux flic, blasé mais obstiné, et son partenaire. L'affrontement de ces quatre hommes, - la loi et l'ordre contre les braqueurs de banque - a beau correspondre au schéma classique de tout western qui se respecte, il échappe au manichéïsme par la façon dont les personnages sont présentés. S'ils n'ont pas vraiment d'avenir ils ont un passé, douloureux sans doute, difficile de toute évidence, mais ils continuent d'avancer et de se battre, obstinés jusqu'au bout. Des personnages profondément humains.


Le scénario, toujours à mi-chemin du western et du polar - ces deux grands genres cinématographiques avec figures imposées, le cow-boy sur son cheval, la poursuite en voiture etc... - est construit de façon à jouer avec les attentes du spectateur, mais il est assez habile pour déjouer aussi ses attentes et prendre le spectateur par surprise en lui proposant une belle histoire de fraternité sur fond de tragédie sociale.
Que dire de plus si ce n'est que le dialogue est jubilatoire et aussi chargé de sens que les images elles-mêmes. Et que le film à peine terminé je m'apprête déjà à le revoir pour en mieux savourer tous les détails
Le réalisateur, David MacKenzie est anglais, mais son film propose une vision très authentique d'une certaine Amérique, qui n'est définitivement pas celle des politiciens de Washington.


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