05 septembre 2016
Divines
Difficile de parler d'un film comme Divines.
Faut-il se placer en spectateur cinéphile et constater que le film déborde d'énergie, mais d'une énergie qui n'est pas toujours maîtrisée, la caméra tourne et vire, le rythme est parfois trop lent, parfois trop saccadé, la bande son pas très fine, les dialogues pas toujours audibles ... bref un film un peu brouillon...
Faut-il le juger en sociologue patenté et remarquer qu'il ne dit rien de neuf sur la banlieue que l'on ne sache déjà, sur les conditions de logement précaires ou sordides, sur le renoncement des adultes, sur la violence et la drogue ... bref, un film un peu cliché...
Ou bien faut-il tout simplement se laisser prendre par le film, se laisser emporter par la fougue des deux jeunes actrices, Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena et croire à leurs personnages de filles de banlieue démunies de tout, sauf de gouaille et de vitalité, et surtout d'envie de s'en sortir coûte que coûte. Pas d'éducation, pas de formation et pas d'autres perspectives que des petits boulots de merde; pas de famille pour les protéger, pas de talent particulier comme le sport, la musique ou le hip-hop pour les sortir de leur milieu; alors que leur reste-t-il en dehors de la prostitution ou ... de la religion ? Rien de tout cela pour Dounia qui propose ses services au dealer du quartier - tiens, justement une femme - et avec la drogue, viennent forcément les embrouilles
Dans ce film tout relève hélas de l'évidence et la démonstration est irréfutable. Alors peu importe si sa réalisatrice, Houda Benyamina pèche par excès de conviction, on croit sans réserve à l'amitié - à la vie, à la mort - de ces deux jeunes filles, Car il faut bien quelque chose pour tenir dans ces conditions.
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