DMZ est une abréviation conventionnelle pour désigner une zone démilitarisée.
C'est aussi le titre d'une bande dessinée de Brian Wood pour le scnénario, Riccardo Burchielli et Brian Wood pour le dessin. Ils se sont mis à trois pour réaliser cette série - dont je n'ai lu encore que les deux premiers volumes - mais je reconnais que le résultat est à la hauteur : le scénario est inventif et le dessin d'une efficacité redoutable.
L'hypothèse de départ ? Une nouvelle guerre civile sur le territoire américain . Les troupes fédérales se sont retranchées à l'Est de Manhattan, menacées par l'avancée des milices antigouvernementales, établies à l'Ouest. Entre les deux une zone démilitarisée à propos de laquelle circulent les pires rumeurs. Mettant à profit un éphémère cesser le feu, la chaîne de télé Liberty News envoie sur place un vieux briscard du journalisme accompagné d'une jeune stagiaire pas très dégourdi. Le pied à peine posé dans la zone en question, le vieux briscard se fait descendre; reste le jeune stagiaire pas très dégourdi qui doit apprendre à survivre d'abord - ce qu'il fait grâce à la connaissance du terrain et des individus de Zee, ex-étudiante en médecine - et à trouver peu à peu sa place dans un monde hostile où chaque être rencontré est un ennemi potentiel.
Partagé entre effroi et fascination, on suit la progression du jeune reporter dans la DMZ. Assez vite cependant s'installe la certitude que Matty, tel Fabrice sur le champ de bataille de Waterloo est là pour dire l'absurdité de la guerre, de toute les guerres. Journaliste sans expérience, Matty parvient en effet à faire passer photos et reportages ... sans s'apercevoir tout de suite que l'info qu'il transmet est triturée, déformée et que lui-même est manipulé. L'apprentissage est pour le moins brutal !
La principale raison du succès de cette bande dessinée tient à ses qualités graphiques autant que narratives, mais plus encore, me semble-t-il, à la lucidité de ses auteurs, à leur volonté manifeste de pousser les lecteurs à s'interroger sur les dysfonctionnements du monde.
Je viens de terminer le second volume de la série. Il m'en reste encore quatre ou cinq pour confirmer ma première impression, celle d'avoir découvert un récit qui est à la bande dessinée ce que Soleil vert *, est au cinéma et Sur Ecoute ** à la série télé !
* Soleil vert ? un film de Richard Fleischer sorti en 1973. Jamais revu, jamais oublié !
** Sur écoute ? Ma série télé préférée et... celle d'Obama !
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