Voici deux films qui n'ont d'autre point commun que d' être tous les deux des "ovni" cinématographiques.
La Vida util est un film uruguayen de Federico Veiroj, un film en noir et blanc dont le personnage principal est un vieux garçon à l'air benêt, homme à tout faire de la cinémathèque de Montevideo.
Dès les premières minutes, on se croit parti pour un documentaire réaliste voire misérabiliste, quelque chose peut-être qui rappelle un certain cinéma italien des années, quelque chose de Vittorio de Sica...
Tout dans ce film (le format carré, le jeu des acteurs) est fait pour nous désarçonner, mais bizarrement, notre mémoire cinématographique se met en branle et croit reconnaître dans la bande son l'écho de quelques films oubliés. Comme si, une fois les portes de la cinémathèque refermées et le personnage libéré, la fiction cinématographique reprenait le dessus sur la réalité. Parce que dans la fiction, tout est toujours possible. Y compris que la femme aimée en secret lève les yeux vers vous.
Viva Riva du congolais Dio Tunda Wa Munga est tout aussi désarçonnant bien que le film fonctionne sur le principe des films de gangster où se croisent - violemment - trafiquants en tous genres, petits et gros caïds, prostituées, policiers corrompus, un petit monde pourri jusqu'à la moelle auquel le réalisateur ajoute pour faire bonne mesure l'armée et le clergé, histoire de bien faire comprendre qu'à Kinshasa la corruption touche toute la société. Moralisateur, le film ? Pas vraiment !
Tourné un peu à l'arrache, sans trop grand souci de cohérence, il joue
avec les clichés, les conventions du genre pour mieux les réinventer. Le bruit et la fureur sans doute, mais c'est malgré tout la vitalité qui l'emporte.
Ces deux films venus d'horizons très différents témoignent de l'inventivité de ceux qui continuent de croire au cinéma et compensent l'absence de gros budgets par un regain de créativité.
Deux films pour cinéphiles avertis.
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