Le film est glaçant. Sans doute parce que dès les premières images on se dit que cela va mal tourner.Une jeune américaine arrive à Santiago du Chili retrouver sa cousine qui a prévu d'aller passer des vacances avec quelques amis dans une île au Sud du Chili. Oui mais voilà : l'adolescente est du genre fragile; c'est non seulement la première fois qu'elle vient au Chili mais la première fois qu'elle sort des Etats-Unis. Elle a l'air d'un lapin effrayé qui a peur de tout. Les autres, à peine plus âgés, la chambrent gentiment, mais peu à peu le jeu devient pervers et c'est le déraillement assuré. Dans un monde qui lui paraît hostile, parce qu'il lui est inconnu l'adolescente perd vite ses repères, confond ses cauchemars avec la réalité, et lorsque survient le drame c'est la pensée magique qui prend le dessus.
Magic Magic est un film étrange et envoûtant. Le comportements de ces jeunes gens en apparence émancipés, leur facilité à se vanner, leur feinte indifférence, constitue un portrait assez juste d'une certaine jeunesse et suffirait à faire l'intérêt du film. Ce n'est pas pour autant un "teen-age movie", ni même un film fantastique. Le véritable intérêt du film est dans les questions qu'il sous-tend : Comment peut-on glisser si facilement vers la folie ? Comment, en 2013, l'irrationnel peut-il encore l'emporter sur la raison ? Sans oublier la question de la responsabilité morale du groupe sur le naufrage d'un individu.
En fin de compte le film de Sebastián Silva peut-être vu comme le réveil des forces obscures que l'on espérait disparues ou tout du moins en voie de disparition. Voilà pourquoi le film est glaçant.
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