Banlieues et friches industrielles mises à part, Pittsburgh est une ville comme les autres : grands immeubles de bureaux "downtown", quartiers plus résidentiels de l'autre côté du pont, à mi chemin entre délaissement et embourgeoisement, mais c'est cet entre-deux qui en fait le charme.
Le musée Andy Warhol, enfant de Pittsburgh, est le principal lieu d'attraction, touristique plus qu'artistique. J'avoue que la visite du musée n'a pas levé mes réticences à propos de cet "artiste"; Andy Warhol attachait beaucoup d'importance à la commercialisation de son oeuvre; la fondation qui gère le musée s'y emploie activement ! Très activement !
J'ai préféré l'ambiance du Matress Factory Art Museum - installé, comme son nom l'indique, dans une ancienne fabrique de matelas - qui s'emploie à faire connaître des artistes contemporains particulièrement novateurs.
Je savais y trouver quelques oeuvres de James Turell, ce magicien de la lumière.
Au début, ébloui, on ose à peine approcher, mais il faut s'immerger, se laisser envelopper par la lumière. Accepter de perdre ses repères, de confondre creux et plein, plat et profond... Chaque oeuvre de James Turell est en fait une véritable expérience sensorielle. Dérangeante parfois. Troublante en tout cas.
Presque aussi vertigineuses, les deux installations de Yayoi Kusama, avec des effets de profondeur multipliées par les miroirs et l'obsession des pois.
Dans un bâtiment annexe, Chiharu Shiota a, à la façon d'une araignée, tissé sa toile et tendu ses fils qui recouvrent les murs, les meubles, les fenêtres...
On progresse doucement, comme dans un manoir hanté, ou le royaume de la Belle au Bois dormant.
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