31 juillet 2016

L' Outsider

C'est un peu bizarre de faire un film sur un personnage et un procès qui font encore la une des médias. Pas de recul. Pas de distance historique.
Le film fonctionne néanmoins car le vrai sujet est peut-être moins l'affaire Kerviel qu'une peinture au vitriol du milieu des traders. Christophe Barratier montre parfaitement comment ces jeunes gens qui brassent des milliards virtuels à la pelle (et ce faisant gagnent pas mal de milliers d'euros eux-même !) sont rapidement déconnectés de la réalité.

 

Esplanade de la Défense, immeubles en béton, portes de verre, écrans d'ordinateurs : une certaine image - caricaturale -  de la modernité et d'un monde  ... décérébré (bien que ces jeunes gens soient tous sortis des "meilleures écoles" ! )

30 juillet 2016

Irréprochable

Difficile d'aimer un film quand le personnage principal, au demeurant remarquablement bien joué, est aussi odieux. Il faudrait pouvoir séparer le film  du personnage, mais comme le film est bien fait ...



Marina Foïs incarne un personnage de "looser", une femme qui a tout raté, son boulot, ses amours, sa famille; au seuil de la quarantaine elle se retrouve sans autre possibilité que de dormir dans sa voiture ou retourner dans la ville et la maison étriquée où elle a grandi. On voudrait la plaindre, mais on ne met pas longtemps à comprendre que ce sont ses mensonges qui l'ont mise dans cette situation. Constance est une femme non seulement malhonnête mais perverse, une mythomane pour laquelle il est difficile d'éprouver de l'empathie, et finalement une femme dangereuse. Un personnage féminin inhabituel au cinéma. Et donc intéressant, malgré le caractère un peu trop démonstratif du fil

29 juillet 2016

Déesses indiennes en colère

On se plaint parfois de la pauvreté de la programmation cinématographique en été. Mais ce n'est pas toujours le cas. En dehors des reprises, qui sont de tradition, l'été offre parfois de bien jolie surprises comme ces Déesses indiennes en colère de Pan Nalin. 


Elles sont 7,  7 amies,  7 femmes indiennes fortes et indépendantes. Une seule est mariée et porte un sari "parce que cela fait plaisir à son mari!". Une autre va bientôt se marier et c'est pour cela qu'elle a invité ses amies dans sa maison de Goa. Ce sont des femmes intelligentes et cultivées, des femmes libres comme le montre le prologue. Elles rient, elles chantent, elles dansent, elles font la fête, mais l'on n'est pas au pays des bisounours, on est en Inde  et ce que le film met en place c'est quasi un catalogue des conditions faites au femmes dans ce pays. Bien des sujets sont abordés, mais la grande question, quand on est née femme. est de se faire accepter comme une personne responsable et libre dans une société aussi machiste que la société indienne,

Oui Déesses indiennes en colère est un film féministe (réalisé par un homme !), un film qui emprunte à Bollywood certains de ses codes (mais certainement pas son budget ! ) Et lorsque la lumière revient dans la salle, on se lève en se disant que le film est indien, mais pourrait aussi bien être français et parle pour toutes les femmes qui, quel que soit leur pays, se voient toujours reprocher de s'être mal comportées ou de n'avoir pas été correctement habillées, quand elles sont violées.

28 juillet 2016

Viva


Comment, sur un sujet qui pourrait être scabreux, faire un film intelligent en équilibre fragile entre comédie et tragédie, un film aussi divertissant qu'émouvant ?
On est à Cuba, royaume de la débrouille et l'on suit un jeune homme, nommé Jesus (!) qui met des bigoudis sur les têtes des vieilles dames et coiffe les perruques d'un artiste travesti. Ce qui lui permet tout juste de survivre. Il fait ses premiers essais sur scène mais son père, inopportunément sorti de prison, ne voit pas les choses de la même façon. Son père est un ancien boxeur qui a eu son heure de gloire mais n'est plus qu'un alcoolique autoritaire et violent.
La trame est peut-être convenue, car la relation père-fils a déjà alimenté plus d'un scénario (je pense entre autres à Billy Elliot), mais c'est la façon dont le réalisateur traite le sujet qui fait tout l'intérêt du film.
En effet Paddy Breathnach - qui n'est pas cubain -  ne se contente pas de suivre le fil de la relation entre le père et le fils, il montre la vie à Cuba, la difficulté de la vie à Cuba alors que chacun est démuni de tout; il montre la terrible solitude de ce jeune homme, trop gentil pour résister aux pressions de son voisinage ou de son père; il montre la solidarité qui malgré tout permet de maintenir un lien social; il montre tout simplement la force de vie et la soif d'amour qui permet de rester debout et de trouver finalement sa voie (et, en l'occurrence, sa voix !)
Le film doit beaucoup à l'interprétation, toute en finesse et en sensibilité du jeune acteur Hector Medina qui se sort avec grâce des scènes les plus difficiles.



27 juillet 2016

L'Olivier

L'Olivier, c'est l'histoire d'une Antigone d'aujourd'hui. Une jeune fille entêtée qui n'accepte pas que le monde lui dicte sa loi, que la finance en particulier, lui dicte sa loi.
Petite fille elle a vécu auprès d'un grand-père pour qui rien ne comptait que la culture de ses oliviers, à laquelle il initiait la gamine. Mais son fils, pour faire face aux difficultés économiques de la famille a vendu le plus vieux, le plus bel olivier de la plantation.
Les années ont passé, le grand -père s'est muré dans le silence et la petite fille, devenue jeune femme volontaire a décidé de retrouver cet olivier et de le ramener à son grand père. Elle engage dans l'aventure son oncle et son amoureux et les voilà partis avec un énorme camion vers l'Allemagne où l'olivier a été localisé.


L'Olivier est une belle histoire, une histoire familiale ET une histoire écologique ! Quel sens cela a-t-il de planter à grands frais,  cet arbre symbole de la Méditerrannée au milieu d'un immeuble ou même dans un jardin du Nord ? Se battre pour un olivier peut paraître dérisoire dans le monde d'aujourd'hui, mais le film montre bien qu'il s'agit beaucoup plus que d'un arbre, même millénaire : il s'agit - osons le mot - de civilisation. Du respect de la nature et du respect de l'être humain. Rien de moins !

D'Iciar Bollain, la réalisatrice, j'avais déjà apprécié Flores de otro mundo qui date de 1999 et le plus récent Même la pluie, qui date de 2010. Elle sait jouer comme personne des émotions des spectateurs, elle sait les faire rire ou les faire pleurer,  comme elle sait jouer de leur intelligence. Tout ce que j'attends du cinéma.


26 juillet 2016

25 juillet 2016

Nantes

Je n'ai jamais fait que passer trop vite dans cette ville. Sans vraiment avoir le temps de la découvrir. Hantée par le souvenir du film de Jacques Demy, Lola, j'avais bien arpenté le passage Pommeray mais c'est à peu près tout.
Cette fois-ci je m'y suis arrêtée un peu plus longtemps, le temps de découvrir une vieille ville particulièrement animée - le soir de la fête de la musique c'est un peu normal !  - et un quartier en pleine mutation : l'Ile de Nantes.







Territoire industriel jusqu'à il y a peu, l'Ile qui abrite désormais le Palais de justice, la Maison de l'Avocat, l'ENSA (école nationale supérieure d'architecture ), le "laboratoire artistique de La Fabrique,  mais aussi la Maison des Hommes et des Techniques, semble vouloir jouer avec les nouveaux codes de l'urbanisme et mêler dans un même lieu, activités de loisir et commerciales, immeubles résidentiels et administratifs, ancien réhabilité et expérimentation architecturale. Bref un quartier qui bouge, qui change, qui vit.

Pour les gens de passage plus sans doute que pour les habitants,  le "clou" du quartier reste la Galerie des Machines qui sert d'abri au Grand Eléphant quand il n'est pas en balade dans le quartier.


 La galerie abrite en réalité bien d'autres machines, tout aussi fascinantes bien que de taille plus modeste.


J'avoue avoir été fascinée autant par l'imagination sans borne des constructeurs que par la complexité des mécanismes et ...  par l'extrême concentration que requiert la manipulation de ces engins




24 juillet 2016

L'Estuaire

Il suffit d'une heure pour aller de Saint Nazaire à Nantes par la N171. Mais ce n'est guère intéressant. 
Si en revanche vous disposez de quelques heures, choisissez les petites routes au plus près de la Loire et découvrez  ne serait-ce que quelques unes des 29 oeuvres d'art, installées le long du fleuve par des artistes connus ou inconnus. 


Elles sont souvent bizarres, insolites mais aussi drôles ou poétiques. Comme le squelette de ce serpent de mer que la marée inlassablement découvre et recouvre.
http://www.estuaire.info/fr/oeuvre/serpent-d-ocean-huang-yong-ping/



Je ne me prononcerai pas sur la valeur artistique des oeuvres, mais j'ai apprécié l'adéquation entre les oeuvres et leur environnement. De toute évidence Kinya Maruyama n'a conçu son Ile Etoilée qu'après avoir longuement observé le paysage autour de lui.



Environnement naturel. Ou ... industriel !
 

Une des routes les plus pittoresques est celle qui longe le canal de la Martinière; le canal se termine par une écluse au bord de l'écluse est venu s'échouer un drôle de bateau mou "Misconceivable" d'Erwin Wurm. 


A peine plus loin, à Bouguenais, quelques vieilles barques, comme oubliées sur la darse,
rappellent que jusqu'au début du XXe siècle des bateaux accostaient régulièrement à Port Lavigne pour y déposer leurs cargaisons de vin ou de foin.


Plus de renseignements sur cette aventure artistique : 
http://www.estuaire.info/fr/le-parcours-perenne/

23 juillet 2016

German leftovers


Sur la longue plage qui va de la pointe Torche à Audierne, ils sont plusieurs à être restés là, face à la mer. Ils s'enfoncent lentement et inexorablement dans le sable, battus par les vagues, couverts d'algues, de mousse et parfois de graffitis.


Cela fait plus de 60 ans qu'ils sont là. Innamovibles. Simples marqueurs du temps.


Sont-ils laids ? Pas plus que des rochers. Simplement ils ponctuent non promenades et permettent de mesurer le chemin parcouru. 
Marqueurs du temps et de l'espace.

Parfois même, selon l'angle sous lequel on les regarde, on pourrait les prendre pour des sculptures modernes.



22 juillet 2016

Nicolas de Crecy au Quartier de Quimper


La baisse des dotations nationales aux collectivités territoriales entraîne la réduction quand ce n'est pas la suppression des subventions municipales avec, en conséquence, des difficultés de fonctionnement et, à terme, la fermeture de certains centres culturels : le schéma est bien connu et se reproduit de ville en ville, de région en région.
Pourquoi "certains" et pas d'autres? Parce qu'en dehors des choix économiques, il y a forcément des choix culturels, sur lesquels apparemment les décideurs ne s'expliquent pas suffisamment. Les polémiques qui surgissent ici et là mettent en évidence le fossé qui existe entre une culture vue comme "intellectuelle, absconce, élitiste" et une culture plus accessible mais taxée immédiatement de populiste.
Ils sont pourtant nombreux les Jean Zay, Jean Macé, Jean Vilar - non, ils ne s'appelaient pas tous Jean ! - les Antoine Vitez , Louis Delluc, André Malraux, à avoir lancé des ponts entre les uns et les autres, entre "les masses populaires et les "élites intellectuelles" avec la création des Ciné-clubs, du Festival d'Avignon, du TNP, des Maisons de la culture ...Mais c'était hier.
Aujourd'hui, je m'inquiète aussi bien de la montée d'une culture exclusive, réservée aux "happy few",  comme d'une culture qui s'accroche à ses traditions comme l'huitre à son rocher. Et regrette que le mot contemporain fasse, pour beaucoup, figure de gros mots

Ancienne caserne convertie en Centre d'Art Contemporain le Quartier de Quimper n'a pas échappé à la polémique et vient de perdre la bataille. Son avis de décès est désormais signé. Avant que ses portes ne se ferment sur sa dernière exposition, il reste juste assez de temps pour découvrir les talents multiples de Nicolas de Crecy.

Nicolas de Crecy s'est fait connaître d'abord comme dessinateur de bandes dessinées, mais l'exposition présentée au Quartier permet de découvrir l'ensemble de son oeuvre graphique et de pénétrer dans son univers imaginaire qui est pour le moins déroutant, à la fois familier et inquiétant.

Les salles les plus étonnantes sont celles où il retrace la vie de Paul Wittgenstein, pianiste manchot, (...)


(...)  qui, bien qu'ayant perdu son bras dans le fracas de la guerre de 14, (...)

(...) n'en a pas moins continué sa carrière de concertiste.

 

Une destinée étonnante que Nicolas de Crecy met en scène de façon ... étonnante ! Et pour moi, une double découverte dans ce Quartier qui cessera d'exister le 18 Septembre.


http://www.le-quartier.net/Nicolas-de-Crecy
http://500dessins.blogspot.fr/

21 juillet 2016

Délices bretons




A s'en lècher les ... pinces ! 


Au Bar Iodé de Quimper, juste à côté des Halles.

20 juillet 2016

La mer

Le sable, le ciel  et, entre les deux, la mer. Enfin. 
La mer, toujours recommencée. Jamais de la même couleur. 





  
 










 



Bon, maintenant, si vous préférez la montagne .... 

19 juillet 2016

Le ciel

Ciels bretons, toujours changeants, toujours en mouvement







Ciels bretons, souvent gris. 

Et parfois bleus ! 


18 juillet 2016

Le sable

Une barrière pour fixer la dune, 
mais rien n'arrête ni le vent ni le sable. 


Le souvenir du passage d'un oiseau


Des traces de pas 


Le reflet du soleil sur le sable mouillé

  

Les traces sur le sable racontent toujours une histoire.

17 juillet 2016

Le chemin de halage de Pont l'Abbé



Harmonie des couleurs sur l'ancien chemin de halage, le long de la rivière de Pont l'Abbé.

16 juillet 2016

Les bateaux de Camaret

Ils ont beaucoup navigué, mais ne navigueront plus, 

 
les beaux bateaux du port de Camaret.