30 novembre 2017

Yayoi Kusama à Kyoto



Encore elle !
A Tokyo !  A Matsumoto !  Et maintenant à Kyoto  !  Cet automne elle est partout !
Le  musée d'art contemporain qui vient d'ouvrir dans le quartier de Gion lui a consacré sa première exposition. La voilà donc sur les cimaises du Forever Museum !

Il est hélas, ici comme ailleurs, toujours interdit de photographier son travail, à l'exception d'une seule oeuvre, cette barque en tissus prête à embarquer vers des mers inconnues.


Les dames de nage sont en place, les rames également; ne manque que ... le rameur ...


le rameur ...  sans doute parti se restaurer au café du musée, où les desserts portent la marque de l'artiste !

29 novembre 2017

Les fresques du Kennin-ji


Certaines peintures du Kennin-ji sont très anciennes, aussi anciennes peut-être que le temple.



 D'autres sont beaucoup plus récentes. Comme celle qui orne le plafond du bâtiment principal.  Elle a été réalisée par Koizumi Junkasu et installée en 2002 pour célébrer les 800 ans du temple.

La fresque est immense, soit la taille de 108 tatamis! et il faut la scruter longuement pour en découvrir les détails...


une griffe...


les écailles sur la peau d'un dragon ...


une oreille ...
 

des yeux ... 


une tête et ... le face à face enfin des deux dragons. 

A vous maintenant de replacer chaque détail au bon endroit !

28 novembre 2017

Le Kennin-ji à Kyoto

Il y a tant de temples à Kyoto qu'il est impossible au cours d'un court séjour de les voir tous. D'autant qu'il faudrait pouvoir les voir et les revoir à chaque saison, sous la pluie ou sous la neige.... Alors, à défaut de les voir tous, lequel, lesquels choisir ?

Le hasard fait parfois bien les choses : le Kennin-ji était au bout de notre rue. A deux pas vraiment.
"Le Kennin-ji est le plus vieux temple bouddhiste de Kyoto : branche Rinzai du bouddhisme Zen." Mais comme je n'ai pas l'âme religieuse cela ne me dit rien du tout. Ce qui me dit c'est d'ouvrir grand les yeux et de me laisser séduire par la beauté des lieux, l'harmonie, la sérénité qui se dégage de l'ensemble des bâtiments et des jardins.

Il n'y a que deux façons de visiter le Kennin-ji : s'asseoir, sans même poser son sac, et ne plus bouger. Contempler. Méditer peut-être.



Ou bien poser son regard sur mille petits détails, curieux, insolites ou tout simplement beaux.  


Un détail du toit...


Un caillou sur le chemin (qui marque peut-être un interdit...)


La fontaine plutôt que le jardin tout entier, pourtant remarquable



 Deux tiges de bambous et une feuille sur la mousse


Un cheminement de pas japonais sur le sable, formes et matières...



--- et ce panneau qui n'interdit pas, mais demande juste de "réfréner" son envie de s'étendre là pour ne plus bouger. Juste demeurer. Zen enfin. Je crois que je suis tombée amoureuse de ce temple.




23 novembre 2017

A beautiful day

Je vais avoir un peu de mal à recommander ce film, malgré l'intérêt qu'il présente, parce que la violence y est, parfois, difficilement soutenable. Le film est d'ailleurs très discuté, ce qui en soi le rend intéressant puisque les critiques formulées poussent à la réflexion.

Lynne Ramsay, qui avait déjà réalisé We need to talk about Kevin, est de toute évidence fascinée par les êtres perturbés, et aime apparemment remonter le fil d'une vie pour expliquer la violence d'un personnage.
Joe, le personnage principal de son dernier film est un tueur à gage, qui exécute ses missions sans le moindre scrupule, et réagit à la moindre alerte avec efficacité et brutalité. Ce qui ne l'empêche pas de prendre soin de sa vieille mère avec beaucoup de tendresse. Joe est donc un être double, capable du pire comme du meilleur, qui ne conçoit pas que l'on puisse s'en prendre aux être les plus fragiles, comme l'adolescente qu'on lui a demandé de retrouver, mais est prêt à massacrer tous ceux qui entravent son chemin.  Par des flash-back assez courts mais répétés, la réalisatrice suggère des traumatismes subis dans l'enfance, auxquels s'ajoute l'expérience de la guerre. Bien que les explications proposées fassent un peu clichés, les syndromes post-traumatiques sont une réalité que la société n'a peut-être pas encore suffisamment pris en compte.


C'est Joachim Phoenix qui a été choisi par la réalisatrice pour incarner le personnage de Joe. On sait l'acteur prêt à tout pour un rôle et il impose effectivement sa présence physique par un corps tout en muscles et en cicatrices.Visage impassible, regard tour à tour glaçant ou attendri, il porte le film sur ses épaules.
J'ai aussi beaucoup apprécié l'aspect visuel du film, très sombre avec beaucoup de scènes de nuit, des images nocturnes traversées de lumières traçantes, de néons. Une alternance de plans resserrés, statiques et d'autres très dynamiques,  des flash de couleurs dans un milieu urbain. Bref une image au service d'un récit.
Mais je reconnais qu'il est difficile de prendre du recul vis à vis de la violence des images, même en se souvenant qu'il ne s'agit que d'une fiction. 

22 novembre 2017

Le chameau de Tottori


Ah, les dunes de Tottori.... en ai-je assez rêvé  ! Le sable, la mer, des dunes sauvages... 
J'ai en assez rêvé en tout cas pour inclure Tottori dans mon itinéraire japonais. 
Avec, malgré tout, derrière la tête un petit doute, comme un soupçon ... et si .... 


 Et bien oui, hélas !
Par quelle fatalité faut-il que ces espaces magnifiques que sont les dunes soient transformés en fête à neuneu, en terrains de jeu pour sportifs du dimanche, voire en Disneylands plutôt que d'être abandonnés aux rêveurs et aux contemplatifs.

Quant au pauvre chameau attaché à l'échelle qui permet au touriste de se hisser sur son dos pour se faire prendre en photo (après avoir payé son écot), il a beau se draper dans sa dignité, il n'en a pas moins l'air ... déplacé, avec sa couverture rose à petits pois !


Pour qui se souvient des concours de sable du Figaro, organisés sur les plages en été, la visite du Musée du sable n'est pas sans intérêt. Le thème de l'année était ... l'histoire des Etats-Unis, depuis les premiers colons jusqu'aux derniers hamburgers-frites en passant par la Déclaration d'Indépendance ou la ruée vers l'or... Chaque "chapitre" de cette histoire est l'oeuvre d'un sculpteur différent dont le travail sera forcément éphémère puisque détruit à la fin de l'exposition pour faire place à de nouvelles sculptures qui elles-mêmes ne dureront guère.  Le concept  de "produits récurrents" appliqué à l'art ? En tout cas, l'artiste qui aspire à l'éternité doit savoir qu'à Tottori l'éternité ne dure que 6 mois.


21 novembre 2017

Le Musée d'art de Shimane


Avant de quitter Matsue, une visite au Musée d'art de Shimane s'impose. Cela tombe bien, il y a un arrêt de bus juste à côté.

Le musée  est tout récent (1999), une structure plate, une grande façade en verre pour mieux profiter de la vue sur le lac, des formes très arrondies, que l'on doit à l'architecte  Kikutabe Kyyonori.

Sur la pelouse devant le musée, une bergère et ses lapins ?

Mais non ! Les lapins sont en bronze, la visiteuse, elle, est en vrai !


 

Les "Shinji-ko rabbits " qui ont l'air de galoper vers le lac sont l'oeuvre de Satoshi Yaabuchi et font allusion à une vieille légende japonaise que vous trouverez ici. 

Il y a bien d'autres oeuvres sur la pelouse du musée, mais c'est celle-ci que les Japonais préfèrent.



A vrai dire, ce que les habitants de Matsue -  et les visiteurs  - préfèrent par dessus tout, c'est admirer le coucher de soleil depuis le musée, avec la si photogénique petite île  en premier plan... 

Pas de chance. Ciel gris, complètement voilé. Le soleil ne s'est pas couché ce soir là, ou il s'est couché derrière un nuage ! Si en plus le voyageur était maître de la météo ....


18 novembre 2017

Matsue : Lafcadio Hearn

Lafcadio est un drôle de type. Un anglais ordinaire ? Enfin pas tout à fait puisqu'il est né dans une île de la mer ionienne (d'où son prénom !) d'un père irlandais et d'une mère grecque, qu'il a commencé par rouler sa bosse aux Etats-Unis et aux Antilles avant de partir au Japon, d'en tomber amoureux au point d'en prendre la nationalité sous le nom de Koizumi Yakumo.

J'étais curieuse de voir où cet amoureux fou du Japon avait vécu. A Matsue, on peut visiter la maison où il s'était installé pour quelques mois avant de partir enseigner à Tokyo.


Sa maison ? Une petite maison en bois traditionnelle, une "machiya" qui donne sur un jardin, nettement moins soigné que celui de M. Adachi, mais pas moins inspirant.


Dans le musée qui lui est consacré, juste à côté, de grands panneaux, racontent sa vie, qu'illustrent de nombreux objets dans des vitrines.

Pour se faire une idée du bonhomme, grand collecteur d'histoires et de légendes, ne reste plus qu'à lire ses oeuvres...


Vivre à Matsue, à la fin du XIXe devait effectivement être une expérience étonnante. Aurais-je envie d'y vivre, aujourd'hui, au début du XXIe ? Je n'en suis pas certaine, bien que le quartier, situé en bord de rivière, ait beaucoup de charme.




17 novembre 2017

Matsue : le jardin trop parfait



En gros plan ou en plan large...



ce jardin est tout simplement trop parfait ! Même (surtout?) sous la pluie qui ce jour-là, tombait drue !


Le vert - trop vert ! - , le noir - trop noir !  - , des buis - taillés au ciseau à ongle ? -  des roches de ... de quoi déjà ? granit,  basalte ? le sable impeccablement ratissé, sans une mousse, sans une feuille morte ...


Trop parfait !  Le jardin de M. Adachi est décidément trop parfait. D'ailleurs on ne le voit qu'à travers une vitre. Le visiteur chemine à l'intérieur d'un long  et vaste corridor et découvre, au fur et à mesure de sa déambulation, le jardin comme autant de tableaux.  Etrange, non, ce regard imposé sur un jardin si parfait que les visiteurs, c'est certain en détruiraient la perfection, mais qui nous est quand même donné à voir...


16 novembre 2017

Kurashiki

Traversé par un canal, Bikan, l'ancien quartier commerçant de Kurashiki est traversé par un canal bordé de part et d'autres de petites maisons et d'échoppes, ce qui en fait un endroit particulièrement photogénique. Et donc touristique !


On s'y promène d'ailleurs volontiers en kimono, histoire de rester dans le ton....

--- d'autant que ce jour là coïncidait avec la fête de Su-Inkyo pendant laquelle des jeunes gens masqués viennent vous donner un petit coup d'éventail sur la tête pour vous apporter santé et sagesse !


Cependant, il n'est pas bien difficile d'échapper à la foule. Il suffit d'entrer dans l'un des musées qui longent le canal, le musée Ohara ou, plus couleur locale,  le musée d'art populaire et le musée du jouet. 
Les deux derniers ont mille surprises à offrir : céramiques, vanneries, textiles pour le premier ... cerfs-volants, toupies, poupées, kokesh, daruma et autres porte-bonheur pour le second

Et bien sûr, pas un chat à l'intérieur !










En attendant les hirondelles



Lire les critiques. Avant ou après ? Pour moi c'est toujours après parce que j'aime rester totalement libre de mon jugement. Quitte à me tromper bien sûr.

En réfléchissant aux impressions laissées par le film de Karim Moussaoui et en cherchant à conforter ces impressions - ou à les remettre en question ) je suis tombée sur une critique qui coïncide si bien avec ce que j'aurai pu dire, que je lui laisse la place sur cette page.


   3.5 - Bien
Il y a d’abord Mourad, bourgeois aisé, qui partage avec son ex-femme la même inquiétude à propos de leur fils, étudiant totalement démotivé. En plus, il n’est pas fier de sa lâcheté qui l’a vu assister sans broncher au tabassage d’un type. Il y a ensuite Aïcha, conduite vers le mari promis, mais qui se permet un écart de conduite en route, avec son chauffeur, un ancien amour de jeunesse. Il y a enfin Dahman, médecin hospitalier, prêt lui aussi à convoler, mais très mal à l’aise face à une femme violée jadis par des islamistes en sa présence... Trois personnages principaux, trois destins contrariés ou dérangeants, trois histoires qui se croisent parfois, pour raconter le quotidien d’une Algérie contemporaine dans sa diversité. Toutes les constructions qui sortent de terre en témoignent : le pays avance. Mais il demeure aussi prisonnier de rigidités patriarcales et d’un passé qui ne passe toujours pas, en référence à la décennie sanglante des années 1990. Et il n’est pas dit que le ciel s’éclaircisse pour les plus jeunes, premières victimes d’un chômage endémique… Le premier film de Karim Moussaoui est à la croisée de la dissection d’un territoire et du portrait kaléidoscopique d’une société. Un film de mouvement et de suggestion, d’une beauté sobre et aride, à l’image de la terre ocre des Aurès. Mais sa construction complexe nuit à sa fluidité et atténue sa virtuosité narrative. Les comédiens, qui s’expriment en arabe parsemé de français, sont excellents. Mais voilà, avec ce joli titre En Attendant les Hirondelles, on se dit que là-bas, le printemps (arabe) se fait désirer. 
 
Critique de Fidelou trouvée sur