02 octobre 2018

Raphaël Jerusalmy, La Rose de Saragosse


Le précédent livre de Raphaël Jerusalmy, Evacuation,  m'avait beaucoup plu; je l'avais trouvé intriguant, parce qu'il évoquait, dans un futur indéterminé mais belliqueux, l'errance de trois personnages dans Tel Aviv, vidé de ses habitants. Le livre m'avait paru poétique, presque léger malgré le contexte et surtout empreint d'humanité.

La Rose de Saragosse plonge le lecteur dans l'Espagne catholique, à la fin de la Reconquista, lorsque Torquemada fait régner la terreur, en particulier parmi les Juifs fraîchement convertis et toujours suspects. Le fond du roman est donc historique et bien documenté, mais la fiction tient la part belle dans le roman : en effet l'intrigue tourne autour de deux personnages que tout oppose : la très belle Lea, fille de Ménassé de Montesa dont le talent de dessinatrice est insurpassé et Angel de la Cruz, un homme brutal, qui vend ses services à l'inquisition.

L'histoire, la résistance à l'oprression, l'art, l'amour peut-être... l'intrigue glisse d'un thème à l'autre, suffisamment romanesque pour plaire aux amateurs de fiction, suffisamment documentée pour plaire aux gens sérieux. Quelques scènes fortes, des personnages mystérieux, on s'émeut, on frémit, on s'interroge.
Et on se passionne avec Jerusalmy pour l'art de la gravure, parce que certaines pages, certaines descriptions semblent parfois comme gravées au pointeau sur la page blanche.

Lire La Rose de Saragosse, au retour d'un voyage ...  à Saragosse double le plaisir de la lecture car l'évocation de la ville est si précise qu'elle fait oublier l'écart temporel.









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