09 novembre 2018

En liberté


Excessif, ce film l'est certainement, et le réalisateur, Pierre Salvadori n'a jamais peur d'en faire trop.
Excessives donc les histoires à dormir debout qu'Yvonne raconte le soir à son fils ... pour l'endormir (sic);  excessive l'héroïsation, par sa veuve (et la municipalité ! ) de Santi, le flic décédé ; excessifs encore les pétages de plomb d'Antoine, incarcéré à tort par le même Santi, dont on découvre rapidement qu'il était non pas un héros mais un flic pourri jusqu'à l'os. Soit !

Mais, en jonglant avec les clichés des films d'action et, pour faire bonne mesure avec tous les clichés du film romantique, Pierre Salvadori, réussit en fin de compte un film drôle - pour une fois les gens riaient dans la salle - et par moment touchant. Les acteurs y sont pour beaucoup,  engagés à fond dans leur rôle, en particulier Adèle Haenel, alors qu'ils ne sont, au fond, que des marionnettes manipulées par le scénariste, comme le suggère le bref passage d'Yvonne,  pistolet au poing, à côté de Guignol. Guignol qui fait hurler de rire et de peur les enfants, et  distingue si facilement les bons des méchants, alors que dans le film, c'est le règne de l'ambivalence : innocent, coupable, héros, victime, les individus ne sont jamais tout d'une pièce. Comme dans la vraie vie.




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