15 novembre 2018

The Spy gone North

Un film d'espionnage c'est forcément un casse-tête, mais quand ça se passe entre les deux Corée avec, en prime, la Chine comme territoire commun, la situation est encore plus compliquée.

Toujours est-il que le réalisateur Yoon Jong-Bin parvient à transporter le spectateur dans le pays le moins connu du monde : artifices cinématographiques certes, mais conformes à ce qu'on peut imaginer de cette dictature burlesque, ahurissante et tout bonnement effrayante. Et ce n'est pas le moindre mérite du film.


Pour le reste le scenario est conforme à ce que l'on attend d'un bon film d'espionnage : un espion sud-coréen, après une longue formation destinée à brouiller son passé, parvient à s'introduire dans les milieux d'affaires et donc les dirigeants proches du pouvoir avec pour mission de rapporter à ses mandataires des informations sur l'avancement du programme nucléaire nord-coréen  : tout ce qui fait trembler le monde, et bien entendu le spectateur ! Les langues, les accents se mélangent mais c'est hélas une cause perdue pour le spectateur qui s'accroche comme il peut aux sous-titres. Les silhouettes -  costumes beiges, imperméables gris ou marron - se ressemblent et ajoutent à la confusion, mais chaque micro, sorti de nulle part, chaque téléphone, chaque pistolet bref tout ce qui fait la panoplie des films d'espionnage, les restaurants chinois, les chambres d'hôtel luxueuses mais anonymes, les ruelles obscures, bref tout ce qui rappelle que l'on est bien dans un film de genre, comble le spectateur, qui ne s'inquiète pas vraiment pour le salut de l'espion dont on sait bien qu'il va s'en sortir.

The Spy gone North est un bon film de genre parce qu'il en respecte toutes les clés, avec, quand même un petit plus, un lien inattendu  qui laisse la place à un soupçon d'humanité dans ce monde glacé qui est celui de l'espionnage.

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