07 novembre 2018

Theo Hakola, Idaho Babylone

"Un roman cinématographique", c'est ainsi que son éditeur qualifie le roman de Theo Hakola, Idaho Babylone. Reste à imaginer le réalisateur qui pourrait se charger de l'adaptation; les frères Cohen peut-être ?
Le décor est planté : l'Idaho, pas le plus connu des Etats Américains ni le plus peuplé. Un Etat bien loin de Washington et de ses élites politiques. Car ce ne sont pas les grands espaces qui intéressent l'écrivain,  mais bien ceux qui vivent dans ces contrées reculées où l'on a tendance à oublier qu'il existe des lois et qu'elle s'appliquent à tous.

Au centre du roman, Peter Fallenberg, un metteur en scène américain qui réside en France depuis plus de 30 ans - tiens, tiens, comme l'auteur ! Sur un appel de sa soeur dont la fille a momentanément disparu il rejoint les Etats-Unis et se fait happer dans une histoire rocambolesque, mais hélas tout à fait vraisemblable entre d'un part des évangélistes plus ou moins fanatiques et des néo-nazis, suprématistes plutôt bas de plafond. Le roman a bien sûr des allures de polar, bien que l'auteur prenne le temps de caractériser chacun de ses personnages - la grand-mère qui n'est lucide que par intermittence étant particulièrement savoureuse, la "star" française qui a rejoint Peter est plutôt bien campée également - et surtout de mettre en scène, de façon extrêmement réaliste une partie de cette population américaine pauvre et désargentée, désarçonnée par l'élection d'un président noir qui n'a trouvé d'autre refuge que dans la haine de tout ceux qui ne leur ressemblent pas.
Ce n'est donc pas l'intrigue elle-même et donc la fiction qui créent le suspens et la peur, mais bien la réalité sur laquelle elle se fonde. Une réalité confirmée hélas par les élections de Midterms, alors que le Président noir auquel le roman fait référence a depuis 2 ans été remplacé par un ... inqualifiable.


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