05 avril 2019

Ojoloco 2019 : Joel


Joel, c'est le nom du gamin. Un gamin de 9 ans adopté par un couple sans enfant. Quand on apprend au début du film que son père est en prison, on s'attend au pire : un enfant à problèmes qui perturbe l'équilibre de ce couple bien gentil ... Et bien non, c'est sur d'autres pistes que nous envoie Carlos Sorin, le réalisateur.


Le film est beaucoup plus subtil et montre comment dans cette communauté du bout du monde, on se méfie de celui qui vient d'ailleurs. Joel, le gamin timide et effacé, dérange parce qu'à l'école, il se vante des méfaits de son père; il parle de drogues et il n'en faut pas plus pour que les parents, sans même chercher à comprendre son comportement, considèrent qu'il constitue une danger pour leurs enfants.

Joli argument pour montrer comment naît la méfiance, et la peur qui justifie l'ostracisme. L'habilité du réalisateur consiste ne pas dévoiler son jeu dès le départ, à mettre en scène des gens ordinaires, et même pour la plupart bien intentionnés, qui sous un prétexte mineur, glissent peu à peu vers le rejet de l'autre. Et la fin ouverte laisse le spectateur devant ses propres choix. Que ferions nous si nous étions à la place de la mère.

Joël est un film faussement intimiste, qui aborde de face un problème de société, avec quelques échappées -  trop rares -  vers des paysages époustouflants de beauté mais glaçants. Comme le film.

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