06 avril 2019

Ojoloco 2019 : L'Homme à la moto


C'est un voyou, un vrai, du genre à arracher le sac des vieilles dames. Il ni beau ni laid, ni gros ni mince juste un homme ordinaire que sa copine, la mère de son fils jette de l'appartement qu'ils partageaient.
La femme agressée est plutôt du genre gros et moche, pas spécialement sympathique; mais, heureusement pour lui elle a perdu la mémoire de son agression. Pas évident avec deux personnages de cet acabit, de faire un film. Et pourtant, Agustin Toscano réussit capter l'intérêt du spectateur jusqu'à la fin.

Parce qu'en fait, il s'agit non pas d'un film policier proprement dit, mais plutôt d'un film sur le remords et la culpabilité qui taraudent Miguel, l'homme à la moto. Le réalisateur met surtout en scène les ambiguïtés de ce personnage, voleur à la manque mais père attentif, brutal et attentionné,  escroc au petit pied et menteur chevronné... voyou au coeur tendre, voyou avec un certain sens moral?
L'autre personnage, Elena, n'est pas moins intéressant : dès le départ on se doute que son amnésie est d'une certaine façon opportune et, relativement flexible. Comme si elle ne tenait pas non plus à la vérité.



Toute l'habilité du réalisateur consiste à suggérer, à insinuer, à multiplier les fausses pistes puisque le monde dans lequel évoluent les deux personnages est dès le départ un monde fait de mensonges dans lequel ils se retrouvent pris au piège. 

Mais tout en mettant l'accent sur la construction de l'intrigue et la caractérisation des personnages, Agustin Toscano ne néglige pas la dimension sociale de son film, un souci de toute évidence propre aux réalisateurs d'Amérique latine. 

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