28 avril 2019

Reino


Le film de Rodrigo Sorogoyen commence vite et fort et l'on a intérêt à distinguer rapidement les noms, les personnages et les rôles si l'on veut suivre cette enquête sur la corruption d'un parti politique espagnol. Ainsi, on s'aperçoit rapidement que, comme dans une jeu de construction, si l'on enlève une seule brique, c'est la stabilité de l'ensemble qui est menacée.


Manuel Lopez-Vidal, homme politique influent promis à un bel avenir, se défend comme un beau diable pour garder sa position dans un parti politique prêt à le lâcher.

Oui mais voilà : au fur et à mesure qu'il prend conscience du caractère imminent et définitif de sa chute, alors même qu'il s'affole et perd pied, le film soudain change de rythme, ralentit, s'accorde quelques grosses invraisemblances, comme si le réalisateur ne savait plus trop comment terminer son film qui tourne alors à la fable morale avec prise de conscience - tardive - destinée à enfoncer le clou et prouver l'immoralité des hommes politiques.

En cédant à la facilité du "tous pourris", le film perd de sa force, quitte le domaine du thriller pour celui de la semonce : le polar devient sentencieux. Mais .... quelle autre fin Rodrigo Sorogoyen pouvait-il imaginer ? Comment faire sortir les personnages de l'imbroglio dans lequel, chacun d'entre eux s'est lui-même fourré par appât du gain autant que du pouvoir. Je n'ai pas encore trouvé.

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