17 juillet 2020

La Belle de Saïgon



Voici une bien prometteuse rétrospective si j'en crois le premier (et pour le moment le seul) film vu !
Rien que des films en noir et blanc, tournés au début du cinéma parlant et avant 1934, c'est à dire avant que le Code Hays ne vienne imposer des règles strictes concernant la violence, le sexe et le langage vulgaire.

Jean Harlow dans les bras de Clark Gable pour commencer, mais la belle de Saïgon n'est peut-être pas celle que l'on croit car sur la plantation de caoutchouc du beau et dynamique Dennis Carson arrivent successivement Vantine, une fille de joie poursuivie par la police et Barbara Willis, la femme du nouvel ingénieur.

Avec le recul, tout dans le film paraît caricatural, mais la représentation de la vie coloniale correspond bien aux préjugés et aux clichés de l'époque. S'en scandaliser au nom du politiquement correct n'aurait pas de sens tant les situations et les comportements paraissent aujourd'hui ridicules. En revanche, ce qui est tout à fait jouissif, c'est la liberté de ton, l'inventivité du film de  ... Victor Fleming ! Oui le réalisateur d'Autant en emporte le vent. Rien de moins !  L'impression que la caméra elle-même s'amuse, comme s'amusent les décorateurs qui reconstituent en studio la jungle et la pluie tropicale, ou les dialoguistes qui jouent avec les tonalités forcément antithétiques de la prostituée revenue de tout et de la bourgeoise dont la sensualité bridée attise les désirs du beau planteur à la mise en pli toujours impeccable

Je ne sais pas si j'aurai la possibilité de voir les 9 autres films de la rétrospective, mais devant La Belle de Saïgon, franchement, je me suis régalée.

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