28 août 2020

Eva en août

Que faire à Madrid en août, lorsque la chaleur est accablante et que la plupart des Madrilènes ont fui la ville ? Traîner dans l'appartement prêté par un ami, puis sortir, marcher sans but et se laisser porter par le hasard des rencontres ? C'est ce que fait Eva, trentenaire et célibataire, sans attache et sans projet, mais ouverte à tout. 

Sur un scenario aussi flou, difficile de faire un film très dynamique, pourtant on se fait peu à peu au rythme nonchalant et on finit même par trouver un certain charme à ces personnages qui semblent flotter dans leur vie comme dans l'eau de la rivière. Vivre sans chaînes familiales, sans plan de carrière, sans même le souci du lendemain. Et garder si possible cette légèreté de l'être... que le Covid nous a volée. 


Le film de Jonas Trueba, très simplement et sans effets de manche, laisse entendre que l'on peut vivre autrement que dans une course effrénée à la réussite, au moins le temps d'un été. Mais il faut pour cela accepter que les jours succèdent aux jours, sans autre perspective que de laisser au temps le soin de remplir le vide.  

Sorti en pleine pandémie, alors que se sont imposées les mesures de distanciation physique entre les individus, Eva en Août  est, de façon inattendue, un rappel du temps d'avant, lorsqu'on faisait la bise au premier venu et qu'on n'avait pas peur de prendre un bébé dans ses bras.

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