18 août 2020

The Perfect Candidate

Wadjda, le précédent film d'Haifaa Al Mansour avait surpris et séduit parce que, pour parler de la condition féminine en Arabie saoudite, la réalisatrice avait choisi de mettre en scène une gamine prête à tout, y compris participer à un concours de récitation coranique, pour s'acheter ... un vélo. 

Dans The perfect candidate, le personnage principal est une femme, médecin, excédée par les conditions de travail dans sa clinique, qui s'engage en politique pour obtenir que la route qui mène à la clinique soit goudronnée et que les brancardiers ne pataugent plus dans la boue. La trame des deux films n'est pas très différente :  une femme qui se bat pour ce à quoi elle croit, mais en passant du monde de l'enfance à celui des adultes, le scénario perd inévitablement en légèreté. Il ne s'agit pas seulement de faire la course avec un copain, mais de soigner, de sauver des vies et si possible de faire évoluer les mentalités.

Le film a le grand mérite de montrer comment vivent les Saoudiennes, certes voilées en présence des hommes, mais ce n'est pas là la pire contrainte et il est beaucoup plus frustrant pour Maryam et sa soeur d'être constamment assignées à un genre et d'être bloquées dans leurs aspirations, quelles que soient leurs compétences. Quant à la petite soeur elle semble avoir renoncé avant même d'avoir essayé ! 

La réalisatrice cependant ne se contente pas de tenir un discours exclusivement féministe, car elle montre que les traditions culturelles pèsent aussi sur les hommes  : l'Islam le plus rigoureux considère la musique comme un divertissement impur et il est difficile pour le père de Myriam, musicien, de voir son talent reconnu et de trouver sa place dans la société. 

Alors, même si le film, tourné sans doute avec peu de moyens, paraît parfois un peu bricolé ou maladroit, et le jeu des acteurs pas toujours professionnel, ce qu'il a à dire reste intéressant. 


 

 


 

 

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