22 septembre 2020

Eduardo Fernando Varela, Patagonie route 203

 Ah ! enfin un souffle romanesque ! parce que des romans qui parlent de la maladie et du deuil, franchement j'en ai ma claque. On n'est même plus dans la posture romantique qui voudrait, "que les chants les plus désespérés soient les chants les plus beaux", n'est ce pas Alfred ? Non, le plus souvent on est dans l'écriture thérapeutique, l'écriture qui gratte les plaies et qui est supposée  soulager son auteur autant que ses lecteurs. Comme si les chagrins étaient comparables, comme si les douleurs n'étaient pas toutes uniques. Alors non, je n'en peux plus. Je veux des histoires qui m'emportent loin de moi, des livres qui parlent d'ailleurs, qui me font vivre des vies que je n'ai pas vécues, que je ne vivrai jamais. 

Exactement ce que j'ai trouvé dans le roman d'Eduardo Fernando Varela !


Avec Parker, le camionneur fantasque j'ai sillonné les routes de Patagonie, jusqu'à perdre toute notion de lieu et de temps. J'ai oublié les marchandises que je transportais, les délais, les promesses, à la poursuite de Mayten, la caissière de la fête foraine. Car même sur ces routes sans fin on fait d'étonnantes rencontres : un journaliste à la recherche des sous-marins nazis, des jumeaux évangéliques certains d'avoir trouvé la lumière, des gitans, un mari jaloux, des camionneurs en colère... J'ai roulé pendant des jours, des nuits sans jamais savoir ce que serait le lendemain, sans même savoir si j'arriverai un jour quelque part. 

Et pendant que je roulais, pendant que je lisais, j'ai oublié la pandémie, la crise économique, les élections américaines, les menaces sur la planète. J'ai vécu une histoire d'amour, une histoire de couple qui peine à se former parce que les aspirations de l'un ne sont pas celles de l'autre, l'ordinaire de la relation à deux... mais dans un contexte qui lui n'a rien d'ordinaire. 

Patagonie route 203 est un roman qui a du souffle, celui de la liberté, celui d'inventer sa vie à chaque instant.



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