La couverture, ou plutôt la femme sur la coverture est d'une rare élégance, à peine surannée. Et tout de suite, l'image conditionne l'idée que le lecteur se fera d'Aurore Felix, le personnage principal du roman de Emilie Houssa : une femme à l'allure décidée, qui avance d'un pas alerte vers une destination encore inconnue.
Comme beaucoup de Françaises après la guerre, la jeune niçoise est partie, malgré les réticences familiales, rejoindre son amoureux de l'autre côté de l'océan. Mais à son arrivée en Amérique, l'amoureux s'est envolé pour d'autres horizons. Il n'est pas question pour la jeune femme de revenir en arrière, et quelles que soient les difficultés, elle se débrouille pour survivre et fait peu à peu son chemin, traversant ainsi les décennies les plus intéressantes de l'histoire américaine. Celles des luttes pour les droits civiques et celles de l'émancipation des femmes pour finir par la remise en question des normes artistiques.
Les obstacles sont nombreux sur le chemin d'Aurore, et son regard paraît parfois un peu naïf, mais elle ne renonce jamais, quel que soit le prix à payer. De Cleveland à New York elle trace sa route, bien décidée à vivre selon ses propres choix et non pas selon les normes que la société, qu'elle soit française ou américaine, cherche à lui imposer.
Emilie Houssa s'est inspirée d'une lointaine parente pour créer le personnage d'Aurore qui du coup est peut-être un peu trop idéalisée. On y retrouve pourtant non seulement les événements, mais l'esprit de cette deuxième moitié du XXe siècle, lorsque les conditions économiques et sociales permettaient de s'aventurer hors des chemins battus pour essayer de trouver une autre façon de vivre que celle des générations précédentes. Et si ce roman paraît un poil trop démonstratif à certains, la féministe que je suis ne s'en plaint pas.
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