29 septembre 2020

Caterina Bonvicini, Les Femmes de

 N'est-ce pas un peu étrange de ne représenter que 2 femmes sur la couverture alors qu'elles sont 7. 

7 comme les 7 femmes de Barbe-bleu ?  Fausse piste. Disons le dès le départ. personne n'est assassiné dans ce roman. Mais il y a bien 7 femmes - sa mère, sa soeur, son ex-femme, sa femme, ses 2 filles et bien sûr sa maîtresse. Trois générations de femme qui toutes tiennent apparemment à Vittorio, lequel Vittorio vient de disparaître. Pour un an. Le temps pour ces femmes de faire le bilan de leurs relations maternelles, filiales, amoureuses. Le temps de s'interroger sur le lien qui les unissait, les unit toujours à cet homme. Le temps des avoir enfin qui elles sont, comme si son absence leur permettait enfin d'être elles-mêmes. 

On peut voir ce roman comme un roman féministe, mais c'est aussi tout son contraire car les "femmes de Vittorio" ont beaucoup de mal à s'assumer, à être ce qu'elles sont au plus profond d'elles-mêmes.

Caterina Bonvicini conduit son roman de main de maître, en donnant la parole successivement à chacune de ces femmes dans un flux de paroles qui alterne monologue, dialogue et pensée intérieure. Ce qui lui permet en outre de montrer les changements qui interviennent en chacune d'elle sur la durée, le "cher Vittorio" n'apparaissant que pour le final, qui suggère que les hommes aussi ont parfois du mal à savoir qui ils sont vraiment.

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