Fabuleux bouquin que ce roman de McLaughlin traduit par Matthieussent. Mais il convient de s'accrocher parce que l'histoire n'est pas simple et l'aventure peu commune.
D'abord parce que l'on est immédiatement transporté dans une réserve des Appalaches dont Rice Moore est depuis peu le gardien. Dans ces montagnes reculées de Virginie la nature est sauvage, mais la population ne l'est pas moins. Et Rice Moore ne tardera pas à s'en rendre compte quand il devra affronter les braconniers qui, malgré les interdictions, chassent l'ours.
La gardienne précédente, qui tentait d'interdire l'accès à la
réserve a d'ailleurs été agressée et violée par trois hommes qui
pourraient bien faire partie de la bande.
La tâche de Rice Moore s'avère donc difficile et passablement risquée, mais il est peut-être mieux préparé qu'on ne le croit parce qu'il est lui même un fugitif, qui essaye de se faire oublier du cartel qui cherche à l'éliminer pour des raisons qui tiennent à son passé récent dans le désert de Sonora, à la frontière du Mexique et que l'écrivain ne révèle que par bribes.
Le suspens est ainsi parfaitement maintenu, comme dans un polar, bien que le roman ait tout à voir avec la littérature des grands espaces - ici la montagne et la forêt - et la rudesse des hommes quand ils se laissent aller à leurs instincts les plus sauvages. Car l'auteur excelle à transcrire les observations du gardien de la réserve capable de se fondre totalement dans le paysage pour s'approcher au plus près des animaux; mais il excelle aussi à transcrire, par de fines suggestions, les tours et détours de la psychée humaine, les angoisses, les doutes, les attentes, tout ce qui traverse les personnages et dont ils ont à peine conscience.
Dans la gueule de l'ours est le premier roman de James McLauglin, ardent défenseur de la nature, en particulier contre ses envahisseurs en 4x4 et accessoirement photographe; c'est certainement un auteur à suivre....
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