12 octobre 2023

Hiroshima mon amour

Trop jeune la première fois que j'ai vu ce film, j'étais curieuse de le revoir. Curieuse de savoir s'il me paraîtrait aussi abscons que la première fois. Je suis rassurée, il ne l'est pas. Mais Hirsohima mon amour, reste un film d'une beauté étrange, un film très formel, voire formaliste dans l'attention portée à l'image, à la lumière, à la douceur des gris dans ce film en noir et blanc. 

Premier long métrage d'Alain Resnais, Hiroshima reprend les thèmes mémoriels déjà au coeur de ses courts-métrages, en particulier ceux des années 50 : Les Statues meurent aussi, Nuit et Brouillard, Toute la mémoire du monde, et intercale, comme aime le faire le réalisateur, deux histoires d'amour, dans des lieux et des époques différentes : Hiroshima après la bombe atomique, Nevers après la libération, lorsqu'on tondait les femmes qui avaient aimé un Allemand. Dans les deux cas, il s'agit de dire l'indicible, ce à quoi Marguerite Duras, auteur des dialogues, excelle. La diction, très articulée d'Emmanuel Riva, mais aussi d'Eiji Okada donne l'impression de "surligner" le texte, souvent répétitif. Bien que très visuel, le film est aussi très littéraire ce qui en fait un objet assez inhabituel, pour l'époque, mais sans doute encore aujourd'hui. Peut-il trouver son public en dehors du petit cercle des cinéphiles nostalgiques ?  Ce n'est pas certain. Et c'est dommage.


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