Un homme en fuite : le narrateur. Un homme sans nom ou avec un nom d'emprunt, mais 168518 dollars cachés dans une enveloppe. Il efface toutes les traces derrière lui, vend sa voiture, fuit les caméras de surveillance.... Dès les premières pages, Jonathan Dee emmène son lecteur sur une fausse piste, celle d'un polar. Mais un roman peut-être intriguant sans nécessairement être un polar, bien qu'il y ait dans l'histoire un flic ou deux et une logeuse très soupçonneuse.
Non, Sugar street n'est pas un roman policier, plutôt une dérive urbaine dont la clef est peut-être à chercher du côté de Bartleby et de sa fameuse réplique "j'aimerais mieux pas ...". La fuite du narrateur, sa volonté de ne pas laisser de trace, son désir de se rendre invisible, lui l'homme blanc, c'est sa façon de refuser de prendre place dans une société dont il ne partage pas les valeurs. Il est des refus et des silences qui sont plus efficaces que des révoltes. C'est en tout cas ce que j'ai cru comprendre des intentions de l'auteur.
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