Du pur Ken Loach. Totalement en prise sur les questions sociales et politiques du jour : la paupérisation de l'Angleterre et l'accueil des immigrants. Plusieurs familles de Syriens, réfugiés politiques qui ont tout perdu, débarquent dans une petite ville du Nord de l'Angleterre dont la population survit difficilement depuis la fermeture des mines. Le point de rencontre de ces deux mondes c'est le vieux pub, et son patron, TJ, qui s'obstine à réparer ce qui peut-être réparé entre les gens comme il s'obstine à redresser la lettre de son enseigne qui ne cesse de tomber. Jolie métaphore !
Aucun manichéïsme à attendre de la part de Ken Loach. Chacun a ses raisons d'être mécontent de la situation, chacun a ses raisons d'en vouloir aux autres du pétrin dans lequel il se trouve, chacun a ses raisons de vouloir en finir d'une manière ou d'une autre. Le désespoir mène indifféremment à la violence ou au suicide.
Le film pourtant n'a rien de plombant parce que Ken Loach continue de croire à la bonté fondamentale de l'être humain, souvent ensevelie sous l'avalanche des difficultés, mais qu'un mot, un geste peut faire ressurgir. Comme une braise encore chaude sous la cendre.
On aimerait partager l'indéfectible optimisme de Ken Loach. Mais c'est de plus en plus difficile. Alors on va voir ses films, pour s'en donner l'illusion.
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