28 octobre 2023

Le Livre des solutions

 Après La Fiancée du poète, un autre film qui se veut drôle et même un peu loufoque. Mais pas tout à fait dans le même registre. Parce qu'il s'agit là d'un réalisateur, à qui le comité de production (des gens sérieux !) vient de refuser la poursuite de son film. Sans hésiter, il passe au plan B et part poursuivre le tournage en province chez une vieille tante aux idées larges qui l'accueille lui et son équipe. Du Gondry pur, fantasque, surréaliste. Comique de situation, comique de gestes, comique de mots, comique de caractère ... si les trois premières formes font effectivement rire, si l'on admire la prestation de Pierre Niney dans le rôle du réalisateur passionné - qui cesse de prendre ses médicaments et part dans des délires auquel personne ne résiste - on sort du cinéma, légèrement perplexe.  Quelle est en fin de compte l'intention de Michel Gondry : susciter l'admiration devant le génie de son personnage que rien ni personne n'arrête ? ou montrer les dérives d'un bi-polaire qui fait vivre un enfer à son entourage ? Forcément on se pose la question : quelle est la part de génie, quelle est la part de folie dans toute création ? Jusqu'où un créateur est-il capable d'aller ? S'oublier lui-même ? Oublier les autres ? Je pense à ce qu'on me racontait enfant à propos de Bernard Palissy capable de brûler les meubles de sa maison pour alimenter son four jusqu'à la bonne température. Est-ce que ça en valait la peine ? 

Et voilà comment on sort d'une comédie en regrettant presque d'avoir ri. Quant à imaginer que "l'artiste  génial mais légèrement déséquilibré" passe en fin de compte à la politique, voilà qui a définitivement de quoi inquiéter ! 


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