13 novembre 2025

Karla Suarez, Objets perdus

 Sac et papiers volés, plus de téléphone, plus rien. Voilà qui est déjà perturbant. Mais il y a pire : que cela vous arrive dans une ville où vous venez d'arriver et que bien sûr vous ne connaissez pas...  C'est la situation dans laquelle se retrouve Giselle, 7euros et 65 centimes en poche, nulle part où aller et personne à qui demander de l'aide. Et c'est le point de départ du roman de Karla Suarez, écrivaine cubaine, qui utilise son personnage perdue dans Barcelone, contrainte de faire la manche et de dormir sur un banc pour parler de Cuba. Et de l'exil. Car Gisèle, petite campagnarde cubaine n'a qu'une passion depuis l'enfance, la danse, et lorsque l'opportunité lui a été donnée de quitter son île elle n'a pas hésité. 

Gisèle est un joli personnage romanesque, une jeune femme pleine de vitalité, dont on suit en permanence le flux de pensée puisque la narration est faite à la première personne. Avec elle on glisse constamment du présent au passé, de Cuba à l'Espagne, de ses amis à ses amours, de ses erreurs à ses réussites. Le roman progresse sans temps morts, porté par l'énergie et la débrouillardise du personnage, dont la capacité d'adaptation s'explique par son enfance cubaine, c'est en tout cas ce que suggère l'autrice. Mais rien de pesant dans ce roman, ni message politique, ni revendication sociale, juste un personnage qui fait face, quelle que soit la situation à affronter. En dansant ! 

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