22 décembre 2014

Eau Argentée

Non, vraiment pas d'accord. D'abord, je suis sorti du film à mi-chemin tant je l'ai trouvé insupportable. Moins à cause des faits exposés que de la façon de les exposer.

Le film se veut édifiant puisqu'il vise à faire réagir le spectateur devant les horreurs perpétrées en Syrie. Soit ! Mais ce que j'ai vu c'est un film prétentieux et complaisant. C'est un montage de vidéos envoyées,  par une correspondante restée en Syrie, auxquelles sont mélangées d'autres vidéos glanées sur Internet. Images floutées, pixelisées, triturées, passées parfois en boucle jusqu'à l'écoeurement et accompagnées d'un commentaire en voix off le plus souvent abscons.
D'abord, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de regarder  des scènes de tortures ou d'exécution pour avoir en horreur les bourreaux.
Mais ce que j'ai trouvé plus insupportable  encore c'est la prétention à l'oeuvre d'art du réalisateur, qui affirme réinventer le cinéma. Une posture d'artiste à mes yeux indécente. Mais je n'ai pas été la seule à quitter la salle !

21 décembre 2014

Au Japon ceux qui s'aiment ...



Voici un petit livre délicieux, à lire de toute urgence ! Et à offrir à tous ceux qui préparent un voyage au Japon (ou en reviennent !)
De A comme AMOUR à Z comme ZEAMI l’auteur énumère sous forme de brefs paragraphes, tout ce qui, lorsqu’on voyage au Japon, est source d’étonnement voire d’incompréhension.  C’est drôle, poétique, léger et pour autant que j’ai pu en juger, assez bien vu !
Ce petit livre charmant écrit d’une plume alerte, a pour auteur un trio de jeunes françaises qui ont vécu  ou vivent( ?) au Japon.  Le nom est un pseudo mais l’expérience du Japon est bien réelle.  Et ne s’accompagne d’aucun jugement de valeur, juste un constat.

Hiver
Au Japon on se chauffe à l’aide d’un véritable arsenal : chaufferettes, couvertures électriques, chaussons électriques, pochettes de chaleur que l’on enfourne dans ses vêtements, au fond de ses chaussures, etc. En Europe on chauffe les maisons. 




06 décembre 2014

Une tarte à la citrouille ?

Traditionnellement en France, la citrouille est utilisée dans des compositions salées : soupes, purés, gratins... Aux Etats-Unis elle se consomme plutôt sucrée, en tarte ou en cake. Pas de repas de Thanksgiving sans "Pumpkin Pie"

J'ai trouvé  une recette qui m'a paru suffisamment alléchante pour avoir envie de l'essayer. La voici !

Sur une pâte 'brisée" faite maison mais précuite on verse le mélange suivant :
 3 oeufs,  battus au fouet (!), auxquels on ajoute à peu près 2 tasses de purée de citrouille préparée à l'avance, 1 tasse de crème épaisse et 1/2 tasse ou 3/4 de tasse de sucre.
Viennent ensuite les épices :  2 cuillères à thé de gingembre en poudre et la même quantité de cannelle, une pincée de muscade, un peu de clou de girofle.  On peut partir aussi d'un mélange de quatre-épices et, selon ce qu'il contient, compléter avec de la cannelle ou du gingembre selon son envie.
On ajoute encore, c'est le plus important,  2 bonnes cuillères à soupe de "brandy" : cognac, armagnac ou ... whisky (ma préférence). 
On verse le mélange sur la pâte et on enfourne  à 180° pour 45 minutes.
Quand la tarte est bien dorée et légèrement gonflée (mais tremblote encore un peu) ... elle est cuite.

A déguster avec un verre de cidre chaud  ?
Ou un verre d'eggnogg ?
Quand j'aurai trouvé la bonne recette ...




05 décembre 2014

Eden

L'histoire de la musique électronique, version française des années 90, m'est totalement inconnue.  Je suis donc incapable de juger de la pertinence de la bande son  et de la véracité du récit. 
Ce que j'ai retenu du film c'est la trajectoire d'un jeune homme qui,  comme tant d'autres adolescents, monte avec un copain un petit groupe de musique. Leur musique plaît. Tant bien que mal, ils se font connaître, ils ont du succès, ils animent des soirées en France et même à NY. Mais cette ascension vers la gloire, plus que la fortune, est aussi un engrenage où la musique et ses adjuvants, l'alcool et la drogue, tiennent lieu de carburant. L'acmée n'est jamais loin de la chute et la descente souvent brutale.

 Nostalgie d'une époque pour certains, qui reconnaîtront chacun des morceaux de la BO et en contesteront peut-être la vérité historique. Sans la nostalgie reste l'intérêt documentaire du film, dont la fin m'a paru suggérer toute l'amertume des désenchantements.

04 décembre 2014

Cañada Morrison


Il y a plusieurs raisons d'aimer ce "petit" film. Petit pas sa durée seulement : 1h11 ! A peine la moitié de bien d'autres films qui s' étiiiiiiirent en longueur. Un scenario resserré autour de deux personnages principaux, un film dépouillé d'artifice, voilà qui dénote singulièrement dans le paysage cinématographique actuel.

On peut sans doute l'aimer pour ces paysages argentins, arides et désertiques où les gamins rejoignent à cheval une petite école rurale isolée dans les montagnes.
On l'aime surtout pour ses personnages : une gamine obstinée qui a décidé de partir à la recherche d'un père qu'elle n'a jamais connu et dont elle ne sait rien ou presque si ce n'est qu'il a travaillé sur un chantier d'installation d'un relai téléphonique. Elle entraîne dans sa quête un institutrice bienveillante (et sans doute en mal d'enfant) qui l'a prise sous son aile protectrice. Il y a enfin l'objet de sa quête, ce père imaginaire qu'il s'agit de confronter à la réalité.
Le réalisateur, Matias Lucchesi filme cette histoire au plus près de ses personnages, sans bavardage
inutile, sans pathos excessif, avec une rigueur presque austère qui sied parfaitement au sujet. Grave et pourtant lumineux.
Un bien joli film vraiment. Sans prétention mais attachant. 

Une nouvelle amie

Le film d'Ozon que j'ai vu avant Pride pâtit franchement de la comparaison et confirme plutôt qu'il ne dément mes préjugés à l'égard du cinéma français. Certes il traite d'un sujet intéressant, celui de la façon dont se définit une identité sexuelle, mais en situant ses personnages dans un milieu socialement très marqué - bourgeoisie friquée à la limite de la caricature - il limite singulièrement son propos. J'avais par moment l'impression de me retrouver dans Wisteria Lane, et m'attendais à tout moment de voir surgir d'une de ces maisons américaines, une autre "desperate housewife". Romain Dury  et Anaïs Demoustier ont beau se démener, ils restent dans la performance d'acteur plus que dans l'incarnation d'un personnage. Au final, leur histoire m'a laissée de glace.
Sauf la dernière image ! Qui ressemble à une provocation.



03 décembre 2014

Pride

Pas de grand battage autour de ce film et pourtant, dans le genre "feel good movie", il est assez réussi. Et l'on sort de la séance, plutôt revigoré !
Le scénario utilise le schéma bien connu des contraires qui se rencontrent, en l'occurrence un groupe de militants "gays et lesbiennes", qui ont décidé de collecter des fonds pour des mineurs en grève dans un petit village du Pays de Galles. On pouvait tout craindre d'un tel sujet et pourtant ça marche !  Sans doute parce qu'il s'agit d'une histoire vraie pour commencer, une histoire qui rappelle le temps où Madame Thatcher tenait d'une main de fer le pouvoir en Angleterre et entendait en finir avec les syndicats.


La dimension sociale et politique du film est importante mais tout aussi important est le climat moral de l'époque : alors que le Sida commence à ravager leur communauté, les homosexuels sont loin  d'être acceptés par la société. Le film joue bien sûr de ses tensions, avec suffisamment d'humour pour que l'on éclate de rire et suffisamment d'émotion pour que l'on retienne parfois une larme. La reconstitution de l'époque est aussi kitsch qu'on pouvait s'y attendre ;  le numéro de disco de Dominique West en homo peroxydé - alors qu'on l'a connu en détective coriace dans Sur Ecoute - est un extraordinaire morceau de bravoure. D'ailleurs je crois que la réussite du film tient pour une grande part aux acteurs, tous excellents parce qu'ils s'effacent complétement derrière leurs personnages.


Matthew Warchus n'a pas fait beaucoup de films. Son précédent date de 1999. J'espère qu'il n'attendra pas 15 ans pour en faire un autre ! Celui-ci en tout cas tombe à pic et on devrait le conseiller à tous ceux qui ont été manifester contre le mariage gay.  Ils risquent de s'en étouffer de rage. ...  mais peut-être aussi d'abandonner leurs préjugés ...


28 novembre 2014

La plus belle des roses

Peau de velours, grenat profond, c'est déjà pas mal pour une rose. 
Mais son parfum...à faire palir d'envie Serge Lutens !
Je ne m'en lasse pas. 
Une merveille.  
Et elle fleurit jusqu'en... quasiment décembre ! 

Son nom ? Papa Meilland. 
C'est vrai, on aurait pu trouver mieux.


20 novembre 2014

Still the water


Une île, deux adolescents qui ont tout à découvrir, la vie, l'amour, la mort ... Le film de Naomi Kawase est magnifique, comme une tranquille élégie ponctuée par le fracas des vagues. Le sujet était pourtant un peu casse-gueule, l'alliance d'Eros et de Thanatos n'est pas un thème vraiment nouveau mais il est ici traité avec une grande délicatesse, malgré un peu trop d'insistance sur l'agonie de la mère.

17 novembre 2014

Le Sel de la terre

Que Selgado soit un grand photographe j'en étais déjà convaincue. Mais le film de Wim Wenders complète la vision que j'avais de son travail. L'exposition Genesis présentée l'année dernière à la Maison Européenne de la Photographie, le présentait surtout comme un défenseur de la nature, soucieux d'en magnifier la beauté.

Pourtant les photos qui ont d'abord fait connaître Selgado sont celles qu'il a faites pour montrer l'exploitation des mineurs du Brésil, un reportage intitulé justement le Sel de la terre. L'humain plus encore que la nature est donc bien au coeur de l'oeuvre du photographe. Et c'est ce que le film s'attache à montrer.  De façon trop insistante peut-être car les photos ont beau être très belles, on finit par être gêné par leur beauté même et surtout quand il s'agit de montrer le cadavre d'un  enfant, ou une femme décharnée par la famine. Le hiatus entre l'esthétique de la photo et son sujet finit par mettre mal à l'aise. Mais c'était peut-être l'objectif recherché ...

14 novembre 2014

Bande de filles

Les critiques sont dans l'ensemble plutôt élogieuses, avec quelques réserves sur la façon dont le film rend bien ou ne rend pas la réalité, à savoir le quotidien des filles noires qui vivent dans les banlieues parisiennes. Je suis bien incapable d'en juger.  Certaines scènes m'ont paru un peu "bidon", mais elles avaient certainement leur place dans la dramatisation du récit.

Ce qui m'a frappé en revanche c'est que l'on puisse voir le film de façon radicalement opposée. 
Pour ma part j'ai surtout vu dans la trajectoire de cette jeune fille une suite d'obstacles qu'elle parvient certes à franchir; mais à peine s'est-elle sortie d'une situation difficile qu'elle se retrouve devant une difficulté plus grande encore, si bien qu'à la fin du film on ne voit pas d'autre issue que le renoncement et l'échec. Beaucoup d'énergie, beaucoup de courage pour affronter la vie, mais, à terme, l'impasse.
D'autres ont surtout retenu la volonté d'avancer, le refus de se soumettre, d'accepter l'échec. Ni la conseillère d'orientation, ni les bandes adverses, ni le frère, ni même le mac ne viennent à bout de cette jeune fille décidément rebelle.
Je préférerais me retrouver du côté des optimistes, j'aimerais croire que son destin n'est pas tout tracé, mais ...

Le film n'est pas exempt de maladresses, j'en conviens, mais la question que Céline Sciamma, la réalisatrice pose avec ce film c'est bien en fin de compte celle du déterminisme.




09 novembre 2014

Alexandre Hollan





Juste deux images pour un peintre que je viens de découvrir. 
Des aquarelles, presque abstraites mais pas tout à fait. 
Et sans rien de mièvre ou de naïf comme trop souvent les aquarelles.




04 novembre 2014

Apple and spices cake


Délicieux souvenir d'un gâteau aux pommes et aux épices, dégusté dans café de New Oxford sur la route de Gettysburg.  

Et deux liens à suivre qui vous montreront en images les production de la boulangerie
et en mots leur très édifiante histoire qui montre que le commerce et la religion font parfois très bon ménage

Mais surtout voici la recette, qui n'est hélas qu'une lointaine approximation de la recette originale puisque celle-ci ne se trouve pas sur le site du café.

APPLE SPICE CAKE with caramel topping
(Adapted from All recipes.com)

Ingredients
2 cups flour
1 tsp ground cinnamon
1 tsp ground nutmeg
1 tsp ground allspice
½ tsp salt (I susually skip it)
1 cup butter softened
2 cups white sugar (but next time I’ll try brown sugar)
4 eggs
1tsp baking soda
1 tbls spoon warm water (not necessary)
1tsp vanilla extract
3 apples peeled, cored and chopped (made about 2 full cups) Could probably use more.
½ cup raisins
½ cup pecan nuts

Directions
- Preheat oven to 350 °F (175°C) . Butter a 10 inch ( ?) tube pan ;

- Cover raisins with warm water, let’s soak for 10 mn then drain.
 (didn’t do it, my raisins were quite soft already)

- Mix together flour, spices , baking powder.
Cream together butter and sugar  (Takes 2mn at least with an electric beater to mix well)
-         
- Mix in eggs (one at a time) and vanilla. (Mixture has to be as fluffy and white as possible)


- Stir raisins and apples in the flour first, then mix moist and dry mixture thoroughly but lightly.

Pour batter into the pan.

Bake for approximately 1 hour (50mn were enough for me) or until a tester comes out clean. Cool in pan.


CARAMEL SAUCE
½ cup brown sugar
1/3 cup half and half (or cream)
¼ cup butter
« some » confectioner’s sauce (1 cup in the original recipe, but I mixed all 4 ingredients approximatively (less sugar, less butter, less cream  …

The caramel topping may be « too much » but it sure adds some taste !


Et enfin ce qui reste du gâteau, peu de temps après sa sortie du four. Juste le temps de refroidir. 





03 novembre 2014

El Lobo

Encore une trouvaille du club de cine español.
El Lobo se situe en Espagne, dans la période qui a vu s'affronter les clans à la fin du régime franquiste. Officiellement le gouvernement espagnol fait la chasse aux membres de l'ETA et pour cela infiltre une taupe: Mikel Lejarza. L'infiltration a permis l'arrestation de 150 membres de l'organisation et surtout de ses principaux dirigeants, sans toutefois l'éradiquer totalement.
Il s'agit d'une histoire vraie et l'attention ne se relâche pas un instant (d'autant que "cine español" oblige, le film était en castillan et en basque, sous-titré en ... espagnol).
Ce que j'en ai retenu quand même, c'est l'existence de clans à l'intérieur aussi bien de l'ETA que du gouvernement espagnol. La lutte contre l'organisation basque était un enjeu majeur pour ceux qui voulaient s'assurer la gouvernance de l'Espagne après la mort de Franco. Dans un tel contexte, Mikel Lejarza faisait figure de simple pion dans un jeu d'échec et sa mort éventuelle n'aurait été qu'un incident de parcours.

Le constat du film, pour banal qu'il soit, n'en est pas moins amer : quand il s'agit d'accéder au pouvoir, que ce soit à l'intérieur d'un gouvernement, ou dans les instances d'opposition, c'est chacun pour soi ! Et la fraternité, l'amitié, la solidarité, sont des valeurs exhibées comme des étendards idéologiques, mais que personne ne prend en compte. Sauf quelques naïfs égarés dans la nasse.
El Lobo a survécu, mais a été contraint de changer d'identité et de visage.

Miguel Courtois, le réalisateur du film a depuis, réalisé Operación E. "E" pour Emmanuel l'enfant de Clara Roas, l'otage des FARC. Le point commun entre les deux films, construits comme de bons polars, c'est apparemment cet intérêt porté aux victimes de l'histoire.

02 novembre 2014

Mommy

Je n'avais pas très envie de voir ce film. Trop de bruit autour de ce jeune "génie".
Je me suis malgré tout laissé convaincre et j'ai vu le film sans déplaisir, mais sans plaisir non plus.

Résumé brutalement, le film raconte les démêlés d'une mère avec son fils adolescent. Les crises d'adolescence ne sont jamais faciles à vivre, ni d'un côté ni de l'autre mais ici la crise est portée à son paroxysme parce que le jeune homme est diagnostiqué schizophrène, et parce que la mère n'échappe pas elle-même à l'hystérie.


Le résultat est un film qui met mal à l'aise si on s'en tient à l'histoire. Un malaise souligné plutôt qu'atténué par les recherches formelles du réalisateur.
C'était mon premier Xavier Dolan; je crains que ce ne soit le dernier.


01 novembre 2014

Mange tes morts

Encore un film français à mon programme de ces dernières semaines : Mange tes morts de Jean-Charles Hue. Un film français pourtant sous-titré et les sous-titres sont loin d'être inutiles car le français des gens du voyage n'est pas tout à fait le même que celui de l'Académie !

Dans Mange tes morts, le réalisateur reprend les mêmes personnages (et les mêmes acteurs) que dans la BM du Seigneur sorti en 2010.  Au démarrage du film, on est si brutalement plongé dans la vie des personnages qui appartiennent tous à la communauté des Yeniches qu'on a du mal à croire qu'il s'agit d'une fiction.


Mais l'hypothèse d'un documentaire social ne tient pas dès que revient le frère aîné, libéré au bout de 15 ans d'une peine de prison. D'un seul coup le film s'emballe et ce sont alors les ressorts de la tragédie la plus classique  - un seul jour, un seul lieu, un seul fait accompli...  qui guident le film vers sa fin. Concentré sur 24 heures la folle épopée de ces jeunes gens, souvent filmés à l'intérieur d'une voiture lancée à pleine vitesse, comme si leur vie ne pouvait être vécue qu'à son paroxysme, noue les tripes tant le sentiment d'inéluctable pèse sur le moindre de leurs gestes.
Jean-Charles Hué n'appartient pas à la communauté des Yeniches, mais il les connaît bien; son film ne porte pas de jugement, son film n'explique rien; il se contente de montrer  le jaillissement de la violence, la difficulté pour eux de prendre en compte d'autres règles que celles de leur clan,  la fierté, l'orgueil mais aussi l'affection - un peu rude il est vrai - entre les membres d'une même famille.
On sort de ce film passablement secoué. D'autant que la religion évangéliste présentée en arrière plan apparaît comme le seul recours possible, la seule option offerte à ces jeunes gens pour échapper à la délinquance, à la violence et à la mort. Une conclusion qui ne me réjouit pas.

31 octobre 2014

Les Combattants

Je continue mon rattrapage cinématographique avec pour une fois un film français : Les Combattants. 
Le jeune réalisateur, Thomas Galley, construit son scénario sur un schéma ultra classique : un garçon, une fille qui n'ont au départ rien en commun - genre le prolo et la bourgeoise - et ne sont pas fait pour s'entendre ni même pour se rencontrer si le hasard n'y mettait du sien.
Arnaud donc, déstabilisé par la mort de son père, n'arrive pas à décider ce qu'il veut faire de son été, quand il rencontre Madeleine, qui, persuadé que le monde approche de sa fin s'est programmé un entraînement intensif aux techniques de survie. Deux profils antithétiques et pour une fois non conventionnels :  "le dur à cuire" c'est elle; "le coeur d'artichaut" c'est lui.  Malgré ce que le résumé peut avoir de caricatural la façon dont le réalisateur tourne autour de ses personnages, les tourne et les retourne est tout à fait stimulante. Si l'on imagine plus ou moins le point d'arrivée, on se demande tout au long du film comment le réalisateur va y arriver et si le film ne va pas, en fin de compte, basculer vers le cinéma apocalyptique. 
Les Combattants est un film habile, qui joue avec les attentes des spectateurs sans jamais lui donner tout à fait raison.


30 octobre 2014

Leviathan

 Dommage que son nom soit si difficile à prononcer pour un non russophone parce qu'en quatre films - mais je n'en ai vu que trois - Andreï Zviaguintsev a déjà réussi à créer une oeuvre. C'est à dire que de film en film il creuse un peu les mêmes sujets, pose les même questions. Comment garder un semblant d' humanité dans un monde qui va à vau-l'eau ?

Je crains que la vision de Zviaguintsev ne soit de plus en plus pessimiste car dans cet affrontement entre un homme et un système corrompu, les jeux semblent faits dès le départ. 
Kolia est très attaché à la vieille maison où il a toujours vécu et effectivement avec ses grandes fenêtres qui ouvrent sur la mer de Barents, elle a beaucoup de charme. Mais quelles sont ses chances d'y vivre jusqu'à la fin de ses jours comme avant lui ses parents et ses grands-parents, face à l'appétit d'un promoteur immobilier qui se trouve être le maire de la ville,  L'ami avocat qui vient à son secours n'empêchera pas le désastre annoncé.

Léviathan est une histoire russe, les quantités d'alcool ingurgités par les uns et les autres en témoignent ! Et comment ne pas voir dans la carcasse de ce monstre marin échoué sur la grève, la représentation symbolique d'un système politique et économique qui n'a pas tenu ses promesses. Mais l'histoire elle, est universelle. C'est celle du pot de terre contre le pot de fer, celle de David contre Goliath. Banale hélas.



26 octobre 2014

Sherley

J'aurais aimé adorer ce film. Et en réalité je l'aime suffisamment pour avoir envie de le revoir. Mais quand même, l'absence d'intrigue ne permet pas d'éviter totalement l'ennui.

Il existe bien un lien d'une scène à l'autre, mais un lien extrêmement ténu, et la contemplation des tableaux reconstitués de Hopper ne suffit pas tout à fait à maintenir l'attention. C'est dommage.


Pourtant, ce premier tableau qui soudain s'anime était une bonne idée de départ et retrouver au fil des images les tableaux de Hopper que l'on connaît (ou pas !),  que l'on aime (ou pas !) est d'abord assez bluffant.
On se plaît à reconnaître les cadrages, la lumière, les couleurs du peintre; à se demander comment Gustav Deutsch, le réalisateur,  est parvenu à reconstituer aussi précisément l'atmosphère des tableaux. Mais on se lasse peu à peu et on finit par se dire qu'on préfèrerait se trouver seul en face des vrais tableaux pour être libre d'inventer notre propre histoire.

25 octobre 2014

Magic in the moonlight


La "Riviera" en cartes postales, la riche bourgeoisie des années 30 en clichés (éculés mais photogéniques!), un petit air de jazz, la nostalgie à fond les manettes.... pourquoi, quand on va voir un film de Woody Allen on a toujours l'impression d'aller voir un film tourné ... il y a longtemps !

Pourtant, Magic in the Moonlight est vraiment très drôle.

A condition de le prendre pour ce qu'il est, un film léger, insouciant, et terriblement romantique. Mais ce qui fait véritablement son charme, c'est son dialogue, finement ciselé. En particulier dans une des scènes entre Stanley, et sa vieille tante, qui  mine de rien, conduit son neveu à voir un peu plus clair dans ses sentiments.

Quant au débat entre rationalisme et pensée magique dont Woody Allen fait son miel, il ne me paraît pas si éculé que cela. Et il n'est pas déplaisant de voir que le plus grand pourfendeur de la pensée magique, est celui qui pratique, en maître, la prestidigitation. Un expert donc pour dénoncer l'insupportable crédulité qui fait le jeu des manipulateurs et des escrocs. Aujourd'hui comme hier.

22 octobre 2014

Verticalités

 
 
Verticalité urbaine versus verticalité rurale

Tradition et modernité.





Pêle-mêle américain

Sur le thème : tout n'est pas toujours rose aux Etats-Unis....



Donuts, waffles, pancakes ou french toasts, petits déjeuners de perdition.


Chambre à coucher : l'excès en tout ! 
Excès de coussins, excès de couette,  excès de matelas et de sur-matelas : excès de mollesse ! 


"As for me and my house we will serve the Lord ? "

Not me !

21 octobre 2014

Cinémas américains


Pas plus que je ne me lasse de fréquenter les librairies et les bibliothèques, je ne me lasse de fréquenter les cinémas. Ce qui, sans même parler des films, se révèle une expérience parfois curieuse.


Un complexe pour commencer, relativement banal bien que le bâtiment fasse très années 30.
Mais les salles sont équipées de fauteuils "recliners" aussi larges que longs, qui une fois dépliés permettent de regarder le film quasi allongé.  Commode si le film est un rien barbant  ! Sur les accoudoirs d'énormes cavités à la mesure des pots de pop-corns qui viendront s'y emboîter.  Programmation "grand public". The 100 Foot Journey. The Drop

 
Changement radical d'atmosphère au Zoetropolis, un drôle de cinéma situé au bout d'un couloir dans un immeuble de bureau. Pas facile à trouver ! Et la salle est pour le moins étonnante : tableaux aux murs, fauteuils de cinéma en bois et velours rouge, à l'ancienne, complétés par toutes sortes de fauteuils, bergères et canapés de récup.
Programmation pointue, pour un public de cinéphiles.  En l'occurrence le dernier film de Gondry en VO (les VO sont rarissimes aux E-U).  En français donc, sous-titré anglais ! L'Ecume des jours version Mood Indigo.


Troisième cinéma, cette fois-ci en dehors de Lancaster, à Annvile, une petite ville de moins de 5000 habitants, autant dire deux rues qui se croisent à angle droit. L'Allen theater est un cinéma, tout droit sorti des années 50 celui-là, avec rideau de velours rouge et ... une vieille dame de 94 ans au piano pour faire patienter le public.  Programmation éclectique. Le prochain Woody Allen.



 Avant ou après le film on s'arrête au MJ'S coffehouse véritable lieu de vie et de culture pour la petite ville. On y vient pour déjeuner, travailler sur son ordinateur, jouer aux cartes, assister à une lecture de poésie ou un concert, regarder l'expo du moment ... Etonnant non, pour une si petite ville ?


 Le propriétaire et inventeur du lieu avec qui nous échangeons trois mots nous confie "I have alwasy wanted a theater so my mum bought me one ! " La vieille dame qui jouait du piano est un autre personnage époustouflant qui à 72 ans décide d'obtenir un PHD et à 92, part à Salzburg écouter des opéras parce qu'elle adore la musique. 
Annville n'avait a priori rien à m'offrir sur le plan touristique, mais le hasard des rencontres en a fait un lieu mémorable

20 octobre 2014

Bookstores and libraries (suite)

Lire, rêver, dormir ...


Boosktores and libraries


Impossible de voyager, aux Etats-Unis ou ailleurs, sans aller voir du côté des bibliothèques et des librairies.

Car, bien que le nombre de librairies diminue d'année en année, il en reste quand même quelques unes...

Même en pays Amish, pourtant peu enclin à la lecture,  j'ai trouvé une librairie : quelques rares étagères, quelques livres pieux, quelques romans roses apparemment très édifiants ...

A Baltimore, on pourrait dire que les livres l'ont emporté sur l'industrie puisque Barnes and Noble, une des deux plus grandes chaînes de librairies, s'est installée dans les murs d'une ancienne centrale électrique.

Les librairies Barnes et Noble sont avant tout des supermarchés du livre mais on y trouve, outre des libraires compétents, des coins café où l'on peut feuilleter à loisir les livres que l'on a l'intention d'acheter, ou se brancher sur le wifi si l'on a besoin de travailler ou de s'informer. Quand la Fnac se décidera à faire de même, je deviendrai - peut-être - cliente de leurs magasins !


J'avoue toutefois que j'ai un faible pour les librairies indépendantes, en particulier celles qui se spécialisent dans les livres d'occasion parce que j'ai chaque fois l'impression d'entrer dans une caverne d'Ali-Baba, dont je ne suis pas sûre de ressortir tant le parcours de salle en salle s'avère labyrinthique avec, bien sûr mille et une tentations auxquelles il faut résister pour ne pas risquer le surpoids de bagages !



 Les bibliothèques sont à cet égard moins dangereuses, et la Manheim township library, une des 18 branches de la bibliothèque publique de Lancaster m'a particulièrement séduite.


Parfaitement intégrée à son environnement rural, elle se compose de plusieurs bâtiments, construits dans le style des fermes de la région. L'intérieur est spacieux et lumineux, avec de grandes baies vitrées ouvrant sur les prairies alentour. Une bibliothèque à rendre jaloux tous les amoureux des livres qui n'ont pas la chance de pouvoir la fréquenter ! 


Le lien à suivre pour vous faire une idée par vous -même


Presqu'aussi bien qu'une librairie, un gigantesque magasin de disques à Brooklyn ...


... et un super magasin de posters et d'affiches à New York.


19 octobre 2014

Amish County

 
Les Amish. Bien sûr, les Amish !
J'étais déjà venue en pays amish, en Pennsylvanie et dans l'Indiana, mais je n'avais fait que passer.
Cette fois-ci, j'ai eu trois semaines pour observer ces drôles d'Américains qui persistent à vivre comme ont vécu leurs ancêtres.




Depuis leur arrivée en 1720 dans le conté de Lancaster, ils n'ont en effet pas beaucoup modifié leurs façons de vivre, se méfiant du progrès comme de la peste.  Ce qui, en dehors de toute considération religieuse, est plutôt louable : se donner le temps de la réflexion avant d'accepter - ou non - les produits que la technologie galopante nous met sous le nez, permettrait peut-être de mieux équilibrer nos budgets et de ne pas se laisser envahir par toutes sortes d'objets très ... accessoires. Comme les machines à sécher le linge ?


Mais la "sagesse" des Amish ne va pas sans un certain nombre de paradoxes.


Ils privilégient la force physique sur toute autre source d'énergie, labourent avec des chevaux, se déplacent en charrette ou en buggy, se chauffent et s'éclairent au gaz .... mais ils mettent leur argent à la banque, se font soigner dans les hôpitaux et vendent leur produits sur Internet.



La décision d'adopter telle ou telle technologie est toujours le fruit d'une réflexion, parfois difficile à comprendre pour ceux qui ne partagent pas leurs convictions : ainsi les Amish refusent l'usage de la bicyclette mais tolèrent celui de la trottinette ! Une trottinette à grandes roues qui permet de se déplacer plus rapidement qu'à pied, mais pas très loin, pas "trop" loin. Car "il n'est pas bon que les jeunes Amish s'éloignent de leur communauté".


Et c'est bien là que le bât blesse; les enfants Amish vont à l'école, mais une école à classe unique dirigée par une jeune fille Amish qui cessera son enseignement lorsqu'elle se mariera. Les Amish ne croient pas à l'éducation. Apprendre à lire, à écrire et à compter soit, mais pas au-delà de 14 ans; et tant pis pour ceux qui auraient des velléités d'aller au-delà; l'autorisation de poursuivre des études n'est accordée qu'avec parcimonie : infirmière peut-être mais médecin, non!


Le plus étonnant à propos des Amish est d'apprendre que, contrairement à la secte de Conrad Beissel, ils ne cessent de se multiplier (7 enfants en moyenne par couple);  il est prévu que leur population double d'ici 40 ans. Ce qui n'est pas sans poser problème car les terres dans le comté de Lancaster sont devenues aussi rares que chères; pour s'installer sur leurs propres terres les jeunes Amish sont contraint de s'exiler et d'aller fonder de nouvelles communautés dans d'autres Etats comme le Wisconsin, le Wyoming ou le Colorado.


Les trois semaines passées dans le comté de Lancaster m'ont permis d'apprendre un certain nombre de choses sur les Amish, mais ne m'ont pas permis de rencontrer des Amish qui ne cherchent aucunement le contact avec le monde extérieur. Il est vrai que sur la portion de route entre Bird-in-hand et Intercourse, le tourisme de masse a fait son oeuvre ; j'ai eu un peu de mal à retrouver les impressions de mon premier voyage, impressions d'un monde rural hors du temps.