Les Amish. Bien sûr, les Amish !
J'étais déjà venue en pays amish, en Pennsylvanie et dans l'Indiana, mais je n'avais fait que passer.
Cette fois-ci, j'ai eu trois semaines pour observer ces drôles d'Américains qui persistent à vivre comme ont vécu leurs ancêtres.
Depuis leur arrivée en 1720 dans le conté de Lancaster, ils n'ont en effet pas beaucoup modifié leurs façons de vivre, se méfiant du progrès comme de la peste. Ce qui, en dehors de toute considération religieuse, est plutôt louable : se donner le temps de la réflexion avant d'accepter - ou non - les produits que la technologie galopante nous met sous le nez, permettrait peut-être de mieux équilibrer nos budgets et de ne pas se laisser envahir par toutes sortes d'objets très ... accessoires. Comme les machines à sécher le linge ?
Mais la "sagesse" des Amish ne va pas sans un certain nombre de paradoxes.
Ils privilégient la force physique sur toute autre source d'énergie, labourent avec des chevaux, se déplacent en charrette ou en buggy, se chauffent et s'éclairent au gaz .... mais ils mettent leur argent à la banque, se font soigner dans les hôpitaux et vendent leur produits sur Internet.
La décision d'adopter telle ou telle technologie est toujours le fruit d'une réflexion, parfois difficile à comprendre pour ceux qui ne partagent pas leurs convictions : ainsi les Amish refusent l'usage de la bicyclette mais tolèrent celui de la trottinette ! Une trottinette à grandes roues qui permet de se déplacer plus rapidement qu'à pied, mais pas très loin, pas "trop" loin. Car "il n'est pas bon que les jeunes Amish s'éloignent de leur communauté".
Le plus étonnant à propos des Amish est d'apprendre que, contrairement à la secte de Conrad Beissel, ils ne cessent de se multiplier (7 enfants en moyenne par couple); il est prévu que leur population double d'ici 40 ans. Ce qui n'est pas sans poser problème car les terres dans le comté de Lancaster sont devenues aussi rares que chères; pour s'installer sur leurs propres terres les jeunes Amish sont contraint de s'exiler et d'aller fonder de nouvelles communautés dans d'autres Etats comme le Wisconsin, le Wyoming ou le Colorado.
Les trois semaines passées dans le comté de Lancaster m'ont permis d'apprendre un certain nombre de choses sur les Amish, mais ne m'ont pas permis de rencontrer des Amish qui ne cherchent aucunement le contact avec le monde extérieur. Il est vrai que sur la portion de route entre Bird-in-hand et Intercourse, le tourisme de masse a fait son oeuvre ; j'ai eu un peu de mal à retrouver les impressions de mon premier voyage, impressions d'un monde rural hors du temps.
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