Et puis, entre deux murs cette vidéo devant laquelle je reste scotchée jusqu'au bout : El Sicario.
Gianfranco Rosi, l'auteur de ce documentaire a enregistré le témoignage d'un sicaire repenti, ancien membre d'un cartel mexicain. Le dispositif est simple, voire rudimentaire. Une chambre d'hôtel, celle-même où le "sicaire" avoue avoir torturé un homme trois jours durant. Il est assis, visage voilé, et raconte par le détail son propre parcours et le fonctionnement du cartel, son organigramme, les codes, les règles à respecter.
- Le discours est clair, net, précis, détaillé, sans atermoiements, sans complaisance non plus. On écoute sidéré.
- Le tueur a dans les mains un carnet et l'utilise régulièrement pour dessiner un plan, noter des chiffres, souligner un détail.
Le dispositif, à la fois sonore et visuel, est d'autant plus efficace qu'il refuse tout effet de camera facile, toute mélo-dramatisation.
Après ce long arrêt devant la vidéo, le reste de l'exposition paraît soudain bien fade.
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