11 décembre 2016

Swagger


Ils ont 13, 14 ans. Un peu plus, un peu moins. Plus tout à fait des enfants, mais pas encore des adultes. Des rêves plein la tête. Des souvenirs parfois, des traumatismes sans doute. Ils parlent face à la caméra. De tout. De rien. De Mickey ou de Barack Obama. Ils sont sérieux, graves parfois. Ils partent dans des délires, se moquent, pleurent, prennent des fous-rires.
Ils n'ont qu'un point commun : ils habitent tous à Aulnay et fréquentent le même collège.

Swagger n'est pas un film sur la banlieue. Ce n'est pas un film de sociologue, appuyé sur des faits et des statistiques, à partir d'un échantillon représentatif.  Pas non plus un film militant pro ou anti banlieue. C'est un film de rencontres où la caméra isole tour à tour chaque gamin et se place bien en face de lui pour mieux écouter ce qu'il a à dire. Et si ce qu'il a à dire ne correspond pas aux clichés que l'on a tous dans la tête dès qu'il s'agit de "banlieue", c'est tant mieux. Parce que ce film s'intéresse à des individus, pas à des concepts.
Inutile donc de chercher un discours idéologique. Le film d'Olivier Babinet donne à voir et à entendre quelques gamins d'aujourd'hui qui, c'est vrai, vivent dans la banlieue parisienne et sont un peu plus colorés que la moyenne des Français. Mais le réalisateur pourrait demain poser sa caméra ailleurs, au milieu d'autres adolescents, dans un autre collège de la banlieue parisienne,  et pourquoi pas en province, dans un petit collège rural.... Juste pour satisfaire mon insatiable curiosité.

Aucun commentaire: