Le film de Kenneth Lonergan n'est pas vraiment festif, mais c'est un excellent film et ce serait dommage de s'en priver sous prétexte qu'il risque de vous plomber le moral. Moi, ce qui me plombe le moral c'est plutôt un mauvais film. Un bon, jamais ! Aussi tragique soit-il.
Et Manchester by the sea est un film tragique. Façon Sisyphe, quand la pierre à remonter chaque matin est de plus en plus lourde.
Le film ouvre sur quelques images qui permettent immédiatement de localiser le film - une petite ville de Nouvelle Angleterre, au bord de la mer - et d'esquisser les personnages : dans la famille Chandler, une famille de pêcheurs ordinaires, deux frères qui ont toujours été proches. L'ainé meurt soudain d'une crise cardiaque et le cadet, qui travaillait comme homme à tout faire dans un immeuble de Boston, un homme pour le moins bougon, genre ours mal léché, se voit confier par testament la charge de son neveu, un adolescent pas spécialement accommodant. Le film sert à élucider ce qui s'est passé auparavant et qui explique le comportement de chacun des personnages.
Casey Affleck est un acteur assez rare à l'écran pour être un Lee Chandler tout à fait crédible et la mise en scène, qui pour un drame psychologique pourrait ne s'appuyer que sur le dialogue utilise intelligemment l'image pour suggérer ce que les mots ne peuvent pas dire.
Manchester by the Sea est un film sur les liens familiaux, sur les sentiments humains, mais aussi sur les erreurs que l'on peut faire sans même y penser, erreurs de jeunesse dont certains se remettent et d'autres pas. Dans un contexte religieux, on pourrait évoquer la rémission des péchés qui permet de croire que "Dieu ne condamne ni n'enferme jamais qui que ce soit dans les actes qu'il a commis",
mais de toute évidence ni Lee Chandler, le personnage, ni Kenneth Lonergan, le réalisateur, ne croient à cette possibilité. Ils obligent pourtant le spectateur, même athée, à se poser la question.
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