Ils
sont trois, trois à ne pas avoir suivi l'ordre d'évacuation. Trois à se
retrouver dans une ville désertée par ses habitants, sous la menace des
bombardements. Il y a Saba, le vieil homme, Naor son petit-fils et sa
petite amie Taël.
Evacuation est un livre au charme étrange, une longue errance dans "une bête ville du tiers-monde", "mal agencée et pas très propre" qui pourtant envoûte : "Tel-Aviv sans les gens. Sans la faune et le bruit. [...] Une ville
qui a l'air de faire exprès de ne pas être belle. Pour que tu t'attaches
à ceux qui y vivent. Pas à ses pierres. "
Evacuation est
le récit d'une fugue, d'un voyage à travers Israël, c'est un poème,
une symphonie. Plus j'essaye de trouver les mots qui conviennent pour
rendre compte du plaisir de ma lecture, plus ma pensée s'effiloche.
Evacuation, dit son éditeur, "est
un conte sans morale, une bulle de poésie arrachée aux entrailles de
l'histoire, une ode urbaine au désir de vivre, et de paix."
C'est en tout cas une lecture singulièrement dépaysante et apaisante.
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