En été, au cinéma, on a droit aux reprises, mais aussi aux avant-premières. Et c'est ainsi que j'ai eu la chance de voir le film d'Ali Soozandeh, Téhéran Tabou, un film en tous points surprenant. Comme le suggère très bien l'affiche...
Surprenant d'abord par la technique utilisée : la rotoscopie, c'est à dire que le film est joué par de vrais acteurs, mais leurs traits sont ensuite redessinés. L'avantage sur l'animation simple, c'est que le rendu des expressions, des attitudes, des mouvements est beaucoup plus fin, beaucoup plus subtil. Forcément, puisqu'à la base ce sont de vrais acteurs.
Mais on ne va pas voir un film pour un procédé technique. Ce qui m'a fait choisir ce film, c'est ce qu'il allait m'apprendre de la société iranienne. Une société policée par des religieux obtus, mais qui trouve tous les moyens de contourner les règles, les traditions. Le réalisateur a construit son film autour de quelques personnages, une prostituée, mère d'un jeune enfant qu'elle ne peut inscrire à l'école tant qu'elle n'a pas de certificat de paternité, une jeune "fiancée" qui vient de perdre sa virginité et cherche à la reconstituer avant le mariage, un musicien fauché qui cherche à se procurer l'argent nécessaire pour "réparer" son erreur... Chaque situation, chaque péripétie apporte la preuve d'une société totalement schizophrène, engluée dans ses tabous et qui pourtant déploie une énergie folle pour se sortir de situations absurdes, avec pour seules perspectives la fuite ou le désespoir.
Le film pourrait être pesant. Il ne l'est pas, sans doute à cause de cette énergie qui traverse les personnages, de cette volonté farouche de s'en sortir. Peut-être aussi à cause de ce procédé technique qui permet de mettre à distance leur désespoir.
Le film sortira à l'automne (4 octobre). Ne manquez pas la date !
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