Après l'incendie, le livre de Robert Goolrick critiqué dans mon précédent billet donnait une certaine vision du Sud et des femmes sudistes. Le film de
Daniel Barber,
The Keeping room, en donne une bien différente ! Plus proche, je crois, de la vérité.
Louisiane, fin XIXe siècle. Une maison, qui bien que grande n'a rien du luxe de plantations que l'on fait visiter aux touristes d'aujourd'hui. La guerre de Sécession touche à sa fin. Les hommes sont partis et ne sont pas revenus. Deux femmes, jeunes, blanches, sont restées seules avec leur servante - jeune, noire évidemment. Elles grattent la terre de leur misérable potager. L'ainée essaye de chasser pour compléter leurs maigres ressources; la plus jeune a du mal à se faire à leur nouvelle vie, trop rude, trop précaire. Au moindre mouvement les voilà sur la défensive et lorsque
s'approchent des soldats de l'Union, plus truands que soldats, les armes
sortent.
Le film de Daniel Barber est un excellent thriller, qui joue sur la menace d'une intrusion violente dans un lieu supposé être un refuge, une situation aisément transposable en un autre lieu, une autre époque. Mais c'est en Louisiane et en pleine guerre de Sécession que le réalisateur a choisi de placer son film, ce qui lui permet de montrer que le Sud, certes esclavagiste avant d'être ségrégationniste, a parfois été capable de surmonter ses préjugés. C'est surtout l'occasion de faire le portrait de trois femmes qui se révèlent, alors que rien ne les y avait préparées, capables de faire face aux pires situations.
Un joli "3 coups" en quelque sorte.
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