26 juin 2020
Dans un jardin qu'on dirait éternel
La cérémonie du thé ! Qu'un rituel aussi compliqué puisse exister pour préparer "une simple tasse de thé" paraît très difficile à comprendre pour qui s'intéresse un peu au Japon. Mais le film de Tatsushi Ōmori n'a rien d'un documentaire, bien que chaque geste, chaque objet, chaque silence soit soigneusement observé et minutieusement reconstitué.
Il s'agit en réalité de tout autre chose car le réalisateur invite le spectateur à une compréhension du rituel qui ne passe pas seulement par la parole, mais bien par les cinq sens : il faut regarder, toucher et surtout écouter. Ecouter le claquement de la serviette que l'on déplie, le bruit de l'eau que l'on verse jusqu'à la dernière goutte, sentir le vent, le froid ou la chaleur car le rituel varie en fonction des saisons.
Et l'on comprend peu à peu que dans l'apprentissage de la cérémonie du thé la préparation du breuvage n'est pas l'essentiel. Il s'agit plutôt d'appréhender le temps d'une autre façon, de vivre pleinement chaque moment, chaque seconde.
Le film séduit incontestablement par son esthétique et choisir deux adolescentes des années 50 comme protagonistes est tout à fait astucieux : elles sont débordantes de vitalité, bien dans leur époque, et découvrent peut à peu d'autres valeurs; chacune d'ailleurs décidera de suivre le chemin de son choix, en tenant compte, ou pas, de l'enseignement de Maître Takeda.
Dois-je préciser que Dans un jardin qu'on dirait éternel n'est pas vraiment ce qu'on appelle un film d'action, ni même d'aventure ! Mais aller le voir c'est accepter d'ouvrir une fenêtre sur d'autres façons de penser et de vivre.
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