25 juin 2020

Hotel by the river


La programmation du film de Hong Sang-Soo pour réouvrir le Méliès après 99 jours d'absence relève d'un choix exigeant de la part de son directeur. Car le réalisateur coréen, grand admirateur de Rohmer, se soucie plus de la qualité des dialogues, et de la fluctuation des relations entre les personnages, que de la construction d'une intrigue linéaire. C'est donc au spectateur de se débrouiller pour expliquer la présence dans un hôtel au bord d'une rivière, d'un écrivain, bientôt rejoint par ses deux fils adultes pour une raison qu'au début du film il reste à imaginer.
Dans ce même hôtel et au même étage, séjourne une jeune femme mélancolique et contemplative qui  n'a, a priori, aucun lien avec l'écrivain. Une autre femme, une amie peut-être la rejoint bientôt sans que sa venue soit clairement expliquée.
Tous ces personnages vont et viennent, se croisent, se fuient, échangent quelques propos, disparaissent, se cherchent.... Ils sont désoeuvrés. En attente d'on ne sait trop quoi. Dehors il fait froid. La neige est tombée. Le paysage se noie dans la blancheur. C'est la plus belle image du film, celle de l'affiche.




Le rythme alangui du film qui suggère plus qu'il ne dit peut être un stimulant pour celui qui s'acharne à trouver le noeud de l'intrigue et combler les trous du scénario, mais se laisser porter par les situations sans vouloir à tout prix trouver une raison à tout, est une autre façon d'aborder le film de Hong Sangsoo

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