Rien de tel que la fiction pour, subtilement, insidieusement, insinuer dans la tête du lecteur quelques vérités. Et c'est bien la raison pour laquelle les instances iraniennes sont aussi vigilantes. Dans la salle des archives où sont conservés les manuscrits refusés par les "agents lecteurs", ils sont des milliers à attendre, soigneusement rangés sur les étagères.... Une jeune autrice, venue demander des explications sur le refus de son troisième roman, se retrouve par inadvertance (?), enfermée dans la salle. La batterie de son portable donne des signes de faiblesse et de toute façon il n'y a pas de réseau... Ainsi commence le roman de Nasim Vahabi, dont les chapitres s'enchainent ensuite en passant d'un personnage à un autre (l'autrice, l'éditeur, la femme aimée par l'éditeur, la fille de cette femme, son époux ... jusqu'à ce que la boucle soit bouclée.
Je ne suis pas un roman est un très joli roman construit d'une plume légère, qui mêle histoire sentimentale, familiale, sociale et même politique, sans en avoir l'air. Parler avec légèreté de choses sérieuses n'est-il pas le comble de l'élégance ? Nasim Vahabi, qui manie aussi bien le persan que le français semble en tout cas en avoir fait un principe d'écriture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire