Pour un sujet comme celui-là il fallait des acteurs crédibles dans leurs rôles et c'est le cas, en particulier pour Paul Kircher, parfait dans son rôle d'adolescent qui doit faire face à la disparition de sa mère, à l'intégration dans un nouveau lycée et à un virus insidieux qui lui fait perdre peu à peu ses caractéristiques humaines.
Le règne animal est un film d'effroi, mais pas totalement invraisemblable : la transformation progressive des humains en animaux est du domaine du fantastique, mais les mesures prises par les autorités, confinement, enfermement, éloignement, et les réactions des individus (compassion, rejet) ne sont pas sans rappeler ce qui s'est passé récemment lorsque le Covid est apparu. C'est certainement une des belles réussites du film de parvenir à se tenir ainsi à la limite entre cinéma de genre, spectaculaire par bien des aspects et cinéma d'auteur, plus intime, centré autour des relations père/fils. Malaise et fascination alternent au fur et à mesure que le récit progresse par bonds et rebonds vers de nouveaux développements. Mais l'attention portée à l'intrigue n'empêche pas la réflexion de se mettre en place, sur la place de l'animalité en chacun de nous, sur la façon dont nous nous comportons vis à vis des animaux et plus largement vis à vis d'autrui.
Le Règne animal n'est que le deuxième film de Thomas Cailley (après Les Combattants). Un film capable de séduire à la fois les amateurs de cinéma de genre, et les amateurs de cinéma d'auteur, d'entremêler intime et universel ouvre de belles perspectives à ce jeune cinéaste.
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