Qu'il s'agisse de l'édition française ou de l'édition italienne, la couverture est la même : un portrait en noir et blanc d'une adolescente, qui impose d'emblée un visage et prive le lecteur d'imaginer, de se faire lui-même une idée du personnage. La couverture heureusement est amovible, je l'ai enlevée et j'ai pu retrouver ma liberté de lectrice.
La Malnata est un premier roman intéressant, mais il arrive après un certain nombre de romans italiens qui ont mis en scène des relations intenses entre adolescentes, qu'elles soient soeurs ou amies. Je pense à L'Amie prodigieuse, à Borgo sud ... Béatrice Salvioni joue comme les autres, sur les différences de caractère auxquelles s'ajoutent éventuellement les différences d'éducation et de milieu social, ici sur fond de fascisme; c'est peut-être ce dernier point qui en fin de compte, différencie le mieux La Malnata des autres romans et en fait l'intérêt. Parce qu'on y sent les regards lourds, les soupçons, les contraintes, les propos allusifs, la méfiance, l'hypocrisie, tout ce qui empêche une société de s'exprimer librement. Le roman de Beatrice Salvioni n'est pas à proprement parler un roman historique, mais il montre bien comment 20 ans de régime fasciste ont modelé les mentalités. Mussolini est mort en 45, mais "la bête immonde" ....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire