Quel ennui ! Mais quel ennui ! Certes l'image est superbe, les décors et les costumes magnifiques, les acteurs excellents, les éclairages somptueux, les mouvements de caméra d'une fluidité étonnante... Et pourtant je me me suis ennuyée. L'esprit vacant, j'ai eu tout le temps de penser à d'autres films, à la démesure provocatrice de La Grande bouffe, lorsque cuisiner et manger devient non seulement obsessionnel mais franchement maladif. Ou au Dîner de Babette, quand les mets aussi rares que raffinés contribuent à l'éveil des sens. Il y a bien un peu de cela dans La Passion de Dodin Bouffant, mais le film est si lent, les dialogues si ampoulés, la mise en scène si théâtralisé, les mouvements de caméra si virtuoses que l'on en perd même l'envie de goûter aux plats. La relation entre Dodin Bouffant et sa cuisinière a bien quelque chose d'un peu piquant, lui si passionné, elle si ... libre, mais il est déjà trop tard, l'ennui s'est installé.
Le réalisateur, Tran Anh Hun s'était fait connaître avec un film à l'esthétique extrêmement soignée ; l'Odeur de la papaye verte? Mais la beauté des images ne suffit pas à donner vie à une histoire.
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