Une des tâches les plus difficiles pour écrivain comme Nickolas Butler est de garder un équilibre constant entre le pur romanesque (des personnages bien cernés, une intrigue bien ficelée avec suffisamment de péripéties pour accrocher le lecteur) et le didactique, l'envie d'utiliser la littérature pour dire quelque chose, faire passer un messae. Dans La Maison dans les Nuages, comme dans Le Petit-fils, il est évident que l'auteur ne reste pas indifférent aux dérives de la société et qu'il essaye de mettre en garde le lecteur contre l'appauvrissement de l'esprit et partant de l'humanité quand l'individu ne pense plus qu'à satisfaire ses désirs : l'argent, et le pouvoir que donne cet argent. Il montre aussi comme il est facile de se perdre, même quand le point de départ de la dérive est à chercher du côté d'une blessure initiale, d'un mal-être que rien ne viendra combler.
Formulé de cette façon, le roman peut paraître trop moralisateur pour être intéressant, mais ce n'est que la conclusion à laquelle le lecteur arrive une fois qu'il s'est passionné pour l'aventure insensé de ces trois amis, dont la toute petite entreprise vient d'être engagée pour mener à bien un projet de construction extravagant dans des délais impossibles. Un chantier mené comme une course contre la montre où le moindre retard, la moindre intempérie peut avoir des conséquences et pousse chacun à donner le meilleur de soi-même. Et des imprévus, il y en a, que seule leur indéfectible amitié permet de surmonter. A ces difficultés, s'ajoutent les exigences extravagantes de la propriétaire dont on ne connaît que progressivement les raison. Suspense, tragédie, mélodrame, la diversité des situations est un des ressorts de ce roman qui confirme le talent de Nickolas Butler.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire