Pourquoi ai-je attendu si longtemps avant de lire ce roman de Jean Hegland, alors que tous les réseaux de littérature américaine en faisaient l'éloge ? Paru en 2017 chez Gallmeister, il a été publié aux Etats-Unis en 1996 et c'est bien là le plus étonnant, parce qu'il paraît soudain, non pas prophétique, mais au coeur de nos préoccupations actuelles, de nos interrogations sur l'avenir de la planète et accessoirement sur celui de l'humanité.
Dans la forêt est bien un roman "survivaliste", puisque, de façon inexpliquée, de dysfonctionnements mineurs en changements majeurs, rien n'est plus comme avant dans cette partie de l'Amérique (le Nord de Californie) où vivent Eva (18 ans) et Nell (17 ans), dans une maison isolée en lisière d'une grande forêt. Elles ont perdu leur mère, morte d'un cancer, et leur père disparaît dès les premiers chapitres. Eva ne pense qu'à danser, Nell lit et écrit. Deux adolescentes insouciantes, vite rattrapées par la nécessité de s'adapter à des conditions de vie de plus en plus difficiles, de faire face à l'absence d'électricité, à la pénurie de denrées alimentaires, à l'isolement. La situation met leur relation à l'épreuve, mais elles apprennent malgré tout à faire face, à survivre, à trouver comment palier les manques, en retrouvant des façons de faire oubliées ... Un viol (mais pas avant la p.144 !), une grossesse... Eva et Nelle se retournent de plus en plus vers les ressources fournies par la forêt... C'est le moment où le survivalisme devient sous la plume de Jean Hegland une proposition idéologique, celle du grand retour à la Mère Nature, un positionnement certes romanesques, mais totalement régressif et bien peu crédible. Dommage. En tout cas, depuis que j'ai terminé ma lecture, je me demande comment j'aurais aimé que le roman finisse.... et je n'ai pas trouvé !
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