
On ne la reprend pas. La vie de Kikutani sera de toute façon une autre vie. Guidé par son tuteur, un homme aussi patient que bienveillant, il réapprend pas à pas la liberté et l'on comprend que la liberté peut-être terriblement angoissante, surtout après 15 ans d'interruption, 15 ans pendant lesquels, à chaque instant vous étiez surveillé, contrôlé,15 ans pendant lesquels vous n'aviez pas la moindre initiative à prendre, pas le moindre choix à faire, 15 ans pendant lesquels le monde a tellement changé que vous ne le reconnaissez pas.
Mais une société aussi policée que la société japonaise, une société dont il faut, pour être reconnu comme un membre à part entière, respecter en permanence les codes et les conventions ne reproduit-elle pas d'une certaine façon l'univers carcéral ?Un homme peut-il en permanence se plier, se soumettre, dominer ses envies, maîtriser ses pulsions ?Toute liberté n'est-elle pas "conditionnelle" par définition, puisque l'homme est destiné à vivre en société ?
Qu'est-ce, enfin, qu'un bon roman si ce n'est un roman qui permet de se poser de questions ?
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