"Une polyphonie envoûtante" dit la quatrième de couverture à propos du roman de Jayne Anne Phillips, Lark et Termite. Et c'est à peu près cela puisqu'alternent tout au long du récit, les voix de plusieurs narrateurs. Quatre en tout.
Le premier narrateur est un soldat américain, chargé, en Juillet 1950, de protéger la fuite des civils coréen devant l'attaque du Nord. Pris sous les bombardements, ils se réfugient dans un tunnel d'où ils ont peu de chances de sortir vivants.
A cette première voix en répondent trois autres, situées elles en Virginie Occidentale : celle de Lark, une jeune fille de 17 ans qui a pris la pleine responsabilité de son jeune frère handicapé, celle de Termite, le jeune frère en question. Termite n'est que son surnom bien sûr mais tout le monde a oublié son vrai nom. La dernière voix est celle de Nonie, la tante qui les a pris en charge depuis la mort de Lola, la mère des deux enfants.
Ce sont donc quatre récits entrecroisés, entremêlés car on apprend assez vite que le soldat américain est en fait le père d'un des enfants. Récits de famille, récits de vie, d'amour, de mort. Une inondation ici, une guerre là-bas : la vie ne ménage personne. Le décalage spatial et temporel entre les quatre voix donne à ce roman, une ampleur inattendue, d'autant que des personnages secondaires mais joliment campés complètent ce roman où s'expriment avec finesse, tant de sensibilités différentes.
Lark et Termite est bien un roman polyphonique, mais la polyphonie n'est ici qu'un moyen de faire entendre la musique de l'âme.
Et Jayne Anne Phillips est, si ce n'est déjà fait, un écrivain à découvrir, sans qu'il soit nécessaire de se référer à Faulkner sous prétexte qu'elle aussi est originaire du Sud !
Trois couvertures pour un seul livre ; trois façon de lire l'histoire ou trois façon de vendre le roman ? Mais pour en juger, il faut l'avoir lu ....
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