Le Kamtchatka est une péninsule, un petit bout de terre à l'extrémité orientale de la Russie.
Mais le film qui porte ce joli nom est un film de Marcelo Pineyro, un cinéaste argentin; et l'histoire qu'il raconte se passe en Argentine, loin très loin du Kamtchatka.
Au printemps 1976, une junte militaire a pris le pouvoir à Buenos Aires. Quelques mois plus tard, "Harry" est à l'école lorsque sa mère vient le chercher en plein cours. Sans même passer prendre quelques affaires à la maison, ses parents l'emmènent, lui et son jeune frère, se réfugier dans une maison vide quelque part à la campagne. Les garçons reçoivent des consignes strictes : il faut changer de nom, ne pas répondre au téléphone et se cacher sous les buissons au signal donné.
L'habileté du cinéaste consiste à ne jamais rien dire de façon explicite, à ne jamais rien montrer de la violence et du danger, mais à faire sentir ce que c'est que de vivre sous une dictature. Ni bruit de botte, ni même un uniforme, juste la peur, insidieuse; l'angoisse, permanente ! Les enfants, déboussolés par la perte de leurs repères familiers - le meilleur copain, la peluche préférée- sont trop jeunes pour comprendre, mais ils ressentent l'inquiétude de leurs parents qui pourtant font tout pour préserver un semblant de vie normale, des instants de bonheur. Les derniers avant la tragédie.
Kamtchatka est un film poignant sans être jamais larmoyant parce qu'en choisissant de traiter avec sobriété un sujet pourtant éminemment tragique, le réalisateur lui a donné plus de poids.
Tourné en 2001, le film a peut-être été projeté en France, mais je n'en suis pas certaine. En revanche je suis certaine qu'on peut le trouver en DVD. Et si vous voulez savoir ce que vient faire la Kamtchatka dans cette histoire argentine, il vous faudra visionner le film car je ne vous le dirai pas !
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